Le président turc Recep Tayyip Erdogan a inauguré lundi à Istanbul un nouvel aéroport aux dimensions pharaoniques qui symbolise son appétit pour les méga-projets d'infrastructures et doit devenir à terme le plus grand du monde.
"J'espère que l'aéroport (...) sera bénéfique à notre région et au monde", a déclaré M. Erdogan lors d'une cérémonie en grande pompe, ajoutant que la nouvelle infrastructure s'appellerait tout simplement l'"aéroport d'Istanbul".
Des dirigeants des pays des Balkans et d'Asie centrale, ainsi que l'émir de Qatar Cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani ou encore le controversé président du Soudan Omar el-Béchir, recherché pour génocide par la Cour pénale internationale, étaient présents à la cérémonie.
L'inauguration lundi est avant tout symbolique et coïncide avec le 95ème anniversaire de la République. L'aéroport ne sera vraiment opérationnel qu'à partir de fin décembre et le vol commercial inaugural, à destination de la capitale Ankara, aura lieu mercredi.
Dans l'intervalle, seulement cinq destinations seront desservies dans ce nouvel aéroport qui remplacera fin décembre l'aéroport international Atatürk arrivé à saturation.
En comptant l'aéroport Sabiha Gökçen, Istanbul compte désormais trois aéroports internationaux.
Avec une capacité initiale de 90 millions de passagers par an, le nouvel aéroport intégrera le top 5 au niveau mondial.
Mais son opérateur, l'IGA, ne compte pas s'arrêter là et vise, d'ici 2028, à atteindre une capacité de 200 millions de passagers par an, soit près du double de l'aéroport américain d'Atlanta qui occupe actuellement la première place.
Cet aéroport fait partie des grands projets d'infrastructures ardemment défendus par M. Erdogan, qui veut faire entrer la Turquie dans le club des 10 premières puissances mondiales d'ici le centenaire de la République, en 2023.
"Cet ouvrage va marquer l'histoire", a assuré M. Erdogan dans son discours lundi.
Mais sa construction a été accompagnée de plusieurs polémiques concernant notamment son impact sur l'environnement et, surtout, les conditions de travail des quelque 34.000 ouvriers qui ont travaillé à marche forcée pour tenir les délais.
Une grève le mois dernier a été brutalement réprimée avec des centaines d'interpellations. La plupart ont été relâchées, mais une vingtaine de personnes sont encore écrouées.
D'après les autorités, une trentaine d'ouvriers sont morts sur le chantier depuis le début des travaux en 2015. Un chiffre largement sous-estimé selon des syndicats.
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