Sélectionnées depuis des mois, les milliers de bouteilles des foires aux vins arrivent dans les rayons, avec notamment une offensive du bio. L'occasion pour amateurs et passionnés de compléter leur cave et un enjeu important pour les enseignes.
Cette année, les foires aux vins s'étendent du 1er septembre au 15 octobre, avec des opérations d'une à deux semaines par enseigne en moyenne.
S'y retrouvent des sélections allant de 98 bouteilles pour les distributeurs spécialisés comme Nicolas à plus de 3.200 pour les mastodontes de la grande distribution comme Leclerc, par ailleurs pionnier des foires aux vins en France.
Comme chaque année, les prix bas sont à l'honneur et débutent sous les 5 euros.
Le spécialiste du déstockage en ligne Vente-privée organise également, pour la deuxième fois, sa propre foire aux vins, avec 150 références, dont 60% à moins de 10 euros. Une nouvelle illustration de la montée en puissance des acteurs d'internet dans la vente de vins.
En vedette cette année, les vins bio, dont les gammes s'étoffent dans les rayons. Leclerc fait ainsi passer le bio dans sa sélection de vins nationale pour la première fois, tandis que Monoprix inaugure une gamme maison.
Les offres régionales sont également mises en avant, pour satisfaire les envies de consommer local de plus en plus affirmées des Français. Carrefour propose ainsi pas loin de 25 catalogues de sélections régionales en plus de sa sélection nationale.
La tendance des vins étrangers et effervescents se confirme avec des offres importantes dans toutes les enseignes.
- Concurrence accrue -
Autre facteur à même de favoriser les ventes: les bouteilles de cette année sont principalement issues du millésime 2015, réputé excellent notamment pour les Bordeaux. Ces derniers, longtemps stars incontestées des foires aux vins mais quelque peu délaissés ces dernières années, côtoient dans les rayons les vins de Loire, de Bourgogne ou du Languedoc, dans une volonté de séduire des consommateurs avides de diversité.
Les foires aux vins restent également l'occasion de pouvoir parfois s'offrir quelques bouteilles d'exception. Comme chaque année, Lidl propose sur internet quelques vins prestigieux autour d'une centaine d'euros. Intermarché commercialise, lui, un Pauillac 2011 1er Grand cru classé à 510 euros.
Face à une concurrence accrue, certaines enseignes comme Auchan ou Monoprix mettent en avant des approches du vin différentes ou des thématiques originales, comme "les vins rebelles", issus de cépages ou de vinification atypiques.
Les foires aux vins restent un évènement prisé des Français. Chaque année, près de 70% d'entre eux participent à l'événement, pour un chiffre d'affaires global autour des 400 millions d'euros.
L'an dernier a cependant marqué un peu le pas, avec un recul de 3,8% des ventes en valeur. "Cette sous-performance est notamment due à une offre réduite" (-6,5% de bouteilles), estime le panéliste IRI.
Néanmoins, l'événement pèse pour 5,1% des volumes annuels de vins et a permis d'écouler 57,1 millions de litres en 2016. Pour les enseignes, c'est souvent entre 10% et 20% du chiffre d'affaires annuel qui se joue sur la période.
Les foires aux vins sont ainsi source de recettes supplémentaires, y compris dans les autres rayons que les alcools, car leur attractivité fait venir davantage de gens qu'à l'accoutumée dans les rayons.
C'est également un enjeu fort en matière d'image. L'ex-discounter Lidl en a ainsi fait un symbole de sa montée en gamme, en proposant des millésimes d'exception.
Il s'agit aussi d'une occasion pour les distributeurs de montrer leur expertise, en proposant des vins médaillés ou en recourant à des spécialistes prestigieux (Paolo Basso, chez Carrefour, Gaëtan Bouvier chez Leader Price, meilleurs sommeliers monde 2013 et France 2016).
Afin de rendre le vin accessible à tous, conseils d'accord mets et vins -- certains fait par des sommeliers virtuels comme chez Auchan et Lidl -- soirées privées et dégustations gratuites ponctuent la période.
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