Quarante départements en alerte canicule et de possibles records à attendre mercredi en Ile-de-France, Champagne, Bourgogne et Périgord : la vague de chaleur exceptionnelle qui frappe la France est bien installée et pourrait durer jusqu'à la fin de la semaine.
Au cours de la nuit, le thermomètre n'est pas redescendu en dessous des 20 degrés dans de nombreuses agglomérations: 22°C à Paris, Rennes, Clermont-Ferrand et Toulouse, 23° à Bordeaux, 24° à Lyon.
Mercredi après-midi, la température pourrait atteindre 39 degrés à Paris, tandis qu'elle pourrait frôler les 40 degrés dans le sud de la Champagne, la Bourgogne et le Périgord, prévoit Météo France.
Quarante départements sont désormais placés en vigilance orange par Météo France, du Centre au Nord-Est en passant par l'Ile-de-France.
Sur la base de ces prévisions météo, le ministère de la Santé a indiqué mercredi matin que les préfectures de 40 départements avaient déclenché le niveau 3 (alerte) de leur plan canicule (communication sur les gestes préventifs, surveillance à distance des personnes âgées isolées).
"L'épisode caniculaire s'annonce durable, puisqu'il est probable qu'il se prolonge jusqu'en fin de semaine", a confirmé mercredi Météo France.
Aussi tôt dans l'été, un phénomène aussi intense et aussi long n'avait pas été observé depuis 1952, selon Météo France.
Techniquement, on parle de canicule quand des températures très élevées sont observées pendant au moins trois jours consécutifs, le jour comme la nuit, ce qui est éprouvant pour les organismes.
Mal anticipée, la canicule de l'été 2003 avait fait au total plus de 19.000 morts.
Dans la capitale, en l'absence de vent, la chaleur devrait s'accompagner mercredi d'un nouvel épisode de pollution à l'ozone (1er niveau). L'ozone est issu de réactions chimiques à partir d'autres polluants (solvants, hydrocarbures, etc.) favorisées par le soleil.
En conséquence, la préfecture de police de Paris a recommandé de différer les déplacements en Ile-de-France, de contourner l'agglomération de Paris, et de réduire de 20 km/h la vitesse sur les routes.
- Verbalisations reportées à Paris -
Dans le cadre d'un plan anti-pollution, l'interdiction d'accès à la capitale pour les bus et camions fabriqués avant 2001 entre en vigueur ce 1er juillet, mais de manière symbolique, la mairie ayant décidé de faire des contrôles à blanc et de reporter les verbalisations au 1er septembre.
Dans la nuit de mardi à mercredi, les fortes chaleurs ont provoqué une rupture de l'alimentation électrique d'un million de foyers dans l'Ouest de la France. RTE a indiqué à l'AFP que la situation avait été rétablie en début de journée dans les Pays de la Loire, mais un nouvel incident a touché en début de matinée 100.000 foyers dans la région de Vannes, où 20.000 restaient sans courant à 09H00.
Dans les écoles, les entreprises, les maisons de retraites, à la SNCF, auprès des SDF et des personnes âgées isolées, la vigilance est forte et des dispositions sont prises.
Les entreprises, ayant des salariés travaillant en extérieur, ont été invitées par Marisol Touraine la ministre de la Santé "à réorganiser leur temps de travail lorsqu'elles le peuvent".
En Franche-Comté, à Sochaux, la grande usine de PSA a indiqué qu'elle allait déclencher dans l'après-midi un dispositif d'aménagement du temps de travail.
Dans le BTP, le problème est particulièrement aigu sur les chantiers en plein air. Les entreprises doivent "fournir aux salariés trois litres d'eau par jour, décaler les horaires de travail dans la mesure du possible et effectuer des rotations dans les postes de travail en extérieur", explique Anne-Catherine Pantel, chargée de la prévention à la Capeb (petites entreprises du secteur).
Les Pompiers de Paris ont fait état mercredi matin d'une situation normale, "sans plus de sollicitations que d'habitude". "C'est normal, nous sommes au début d'une canicule, c'est quand ça dure qu'il faut être vigilant", a déclaré un porte-parole à l'AFP en soulignant l'attention portée aux SDF avec l'aide des associations agréées qui font davantage de maraudes.
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