Une quarantaine d'ONG ont donné mercredi dans plusieurs capitales européennes le coup d'envoi d'une initiative citoyenne pour obtenir l'interdiction du glyphosate, herbicide le plus vendu dans le monde, controversé en raison de ses possibles effets sur la santé.
Cette initiative citoyenne européenne (ICE) a été lancée simultanément à Bruxelles, Paris, Rome, Berlin et Madrid, par une coalition d'organisations dont WeMove.EU, Greenpeace, Pesticide Action Network Europe, Health and Environment Alliance (Heal), Générations Futures, le Criigen, la Confédération paysanne.
Le texte appelle à "l'interdiction du glyphosate, conformément aux dispositions européennes sur les pesticides, qui interdisent l'usage de substances cancérigènes chez l'homme".
Il demande "des changements dans les procédures européennes d'évaluation scientifique des pesticides", avec des études "commandées par les pouvoirs publics et non pas par l'industrie chimique".
L'ICE, accessible notamment sur le site https://stopglyphosate.org, appelle aussi l'Union européenne à "fixer des objectifs européens et contraignants de réduction de l'usage des pesticides afin de nous en débarrasser à l'avenir".
Cette initiative vise à "montrer la détermination des opinions publiques", a déclaré le directeur de Générations Futures, François Veillerette, au cours d'une conférence de presse à Paris.
"Des milliers de tonnes de glyphosate sont répandues tous les ans sur nos champs, dans nos campagnes et dans notre voisinage", a rappelé Génon K. Jensen, directeur exécutif de Heal, dans un communiqué. Ce produit est pourtant considéré comme "un cancérogène probable par le CIRC", le Centre international de recherche sur le cancer, une branche de l'OMS, souligne-t-il.
Bruxelles pour sa part s'appuie sur l'Efsa, l'Agence européenne de sécurité des aliments, qui juge le risque cancérogène "improbable" lorsque l'exposition au produit actif est prise en compte.
Le glyphosate, utilisé notamment dans le Roundup de Monsanto, a fait l'objet d'une longue bataille autour du renouvellement de sa licence dans l'UE en 2016.
Bruxelles a prolongé temporairement fin juin l'autorisation de la substance jusqu'à la publication d'un nouvel avis scientifique au plus tard fin 2017, tout en restreignant ses conditions d'utilisation.
Une initiative citoyenne doit recueillir en une année au moins un million de signatures au total dans sept pays de l'UE, avec un nombre minimum dans chaque pays. La Commission doit réagir dans les trois mois. Elle peut décider de donner suite et déclencher une procédure législative, ou non, mais dans tous les cas elle doit motiver sa décision.
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