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Tests, transports, écoles... Le plan de déconfinement présenté mardi

 

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Masques obligatoires pour les collégiens et lycéens? Idem dans les transports? Combien de tests? Le gouvernement dévoilera mardi son plan pour permettre à la France de sortir du confinement le 11 mai, après un week-end de consultations.

C'est mardi, à 15H00, que le Premier ministre Edouard Philippe présentera devant l'Assemblée "la stratégie nationale du plan de déconfinement", a annoncé samedi soir Matignon à l'AFP.

Cette présentation -groupée avec une autre déjà prévue sur l'application de traçage "Stop Covid"- sera suivie d'un débat et d'un vote.

L'enjeu est de réussir à lever le confinement, en vigueur depuis la mi-mars, pour faire redémarrer un pays à l'arrêt, sans pour autant relancer une épidémie qui, depuis le 1er mars, a causé 22.614 morts en France, avec 369 nouveaux décès en 24 heures.

Et ce alors que la pression diminue enfin sur les hôpitaux, avec le bilan quotidien de décès le plus faible enregistré depuis plus d'un mois (198 entre vendredi et samedi) et une baisse continue depuis 17 jours du nombre de patients en réanimation (4.725 personnes samedi soir), selon le bilan des autorités sanitaires.

Port du masque ou non dans les transports, modalités du retour à l'école, commerces rouverts partout ou seulement dans certaines régions: telles sont les questions majeures que le gouvernement doit encore trancher d'ici la présentation de son plan.

- "Décision politique" -

Pour arbitrer, le gouvernement dispose des recommandations de son Conseil scientifique, listées dans deux documents mis en ligne samedi soir, l'un portant sur la reprise de l'école et l'autre sur les modalités globales du déconfinement à un horizon de deux mois.

Le conseil, présidé par Jean-François Delfraissy, recommande notamment le port obligatoire d'un masque antiprojection, industriel ou artisanal, dans les collèges et les lycées, à la fois pour les personnels et pour les élèves.

Le Conseil souligne, dans un des deux documents, qu'il était pour sa part favorable à ce que les crèches et établissements scolaires restent fermés jusqu'à septembre. Mais il dit avoir pris "acte de la décision politique" du gouvernement de les rouvrir progressivement dès mai, en "prenant en compte les enjeux sanitaires mais aussi sociétaux et économiques".

Les scientifiques chargés d'éclairer le gouvernement préconise aussi le déjeuner en classe, la prise de température à la maison par les parents, des stratégies dans les établissements pour éviter les brassages d'élèves. Mais ils écartent la faisabilité et l'intérêt d'un dépistage massif des élèves et des personnels.

"Avec cette note du Conseil scientifique, nous avons la base pour l’élaboration du protocole sanitaire annoncé pour donner un cadre sûr au déconfinement scolaire. Ce protocole national sera la référence de tous les acteurs pour la préparation de rentrée", a réagi sur Twitter le ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer.

Au-delà des questions scolaires, le Conseil scientifique préconise aussi, dans le cadre du déconfinement, d'autoriser les déplacements d'une région à l'autre par transports en commun si les mesures de précaution sont respectées.

Mais il juge en revanche "fortement déconseillés" les transports internationaux "durant les mois suivant la période de sortie de confinement", les voyageurs s'exposant à des risques de mise en quarantaine à l'étranger comme à leur retour en France.

- Jusqu'à 700.000 tests -

Le Premier ministre doit tenir "plusieurs réunions de travail durant le week-end sur les sujets prioritaires", dont les masques, les transports ou les tests.

En visite samedi dans un laboratoire de tests de Saint-Denis, son premier déplacement depuis un mois, le ministre de la Santé Olivier Véran a réaffirmé l'objectif de pouvoir "réaliser au moins 500.000 à 700.000 tests par semaine", contre plus de 50.000 par jour actuellement.

L'objectif est de pouvoir tester toutes les personnes présentant des symptômes ainsi que celles ayant été en contact rapproché avec des cas confirmés de coronavirus

En revanche, tester l'ensemble des Français serait "impossible" et "n'a pas de sens au niveau médical", a-t-il répété, alors que certaines entreprises entendent dépister leurs salariés.

Sur le front économique, les entreprises ou artisans se mettent en ordre de bataille pour réussir le déconfinement.

Les commerçants sont "mobilisés" et "fermement décidés à ouvrir" après le 11 mai, mais demandent des "règles du jeu", a déclaré samedi le président de la Confédération des commerçants de France, Francis Palombi.

Les vendeurs de tissu peuvent déjà rouvrir pour fournir aux Français la matière première nécessaire à la fabrication de masques "maison".

Frappé de plein fouet par la crise, le groupe Air France-KLM, qui va recevoir une aide massive de dix milliards d'euros sous forme de prêts directs ou bancaires, ne prévoit pas de retour à une activité normale avant deux ans, a indiqué son directeur général, Benjamin Smith.

- Aller voir son médecin -

Le monde du football, impatient et attendu, se prépare aussi. Les joueurs vont retourner dans leurs centres d'entraînement dès le 11 mai, pour y subir d'abord un bilan médical complet. Et le gardien de l'équipe de France Hugo Lloris a mis aux enchères ses gants portés lors de la finale de la Ligue des champions pour collecter des fonds au profit des soignants.

Des soignants qui paient toujours un lourd tribut: depuis le début de l'épidémie, 25 professionnels de santé au moins sont décédés du Covid-19 en France, selon un décompte de l'AFP.

Tel le docteur Kabkéo Souvanlasy, généraliste en Seine-Saint-Denis depuis 33 ans, qui laisse un "vide" dans un département manquant cruellement de praticiens. "Nous avons perdu un grand Monsieur", a écrit une patiente sur la page Facebook à sa mémoire.

Dans le Territoire de Belfort, l'émotion est également vive après la mort d'une aide-soignante de 52 ans.

La Direction générale de la santé a pour sa part "vivement encouragé" samedi les patients atteints de maladies chroniques ou de pathologies aiguës graves à contacter leur médecin, après avoir constaté une augmentation du nombre de patients en réanimation, hors Covid.

"Si les suivis sont interrompus longtemps, les décompensations de maladies chroniques sont d’autant plus graves", a prévenu la DGS.

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