Samsung, le premier fabricant de smartphones au monde, a vu son titre chuter lundi à la Bourse de Séoul, après son appel à ne plus utiliser son Galaxy Note 7 en raison de l'explosion de la batterie de certains de ces smartphones.
Le titre Samsung a perdu 7% à la Bourse de Séoul à 1,46 million de wons (1.169 euros), un plus bas de deux mois. Il s'agit de la plus grande perte sur une séance du géant sud-coréen.
Samsung a annoncé le 2 septembre un rappel de ce modèle de "phablette" (désignant la gamme de téléphones à mi-chemin entre le smartphone et la tablette) du fait de l'explosion de certaines batteries pendant le chargement de l'appareil.
Et dimanche, renforçant encore ses mises en garde aux consommateurs à travers le monde, Samsung a invité les utilisateurs du Galaxy Note 7 à éteindre immédiatement leurs smartphones.
Face à ces incidents, des compagnies aériennes du monde entier, ainsi que les autorités de la sécurité aérienne de pays comme les Etats-Unis, l'Australie, le Canada, le Japon, l'Indonésie et l'Inde ont appelé à interdire l'utilisation du Galaxy Note 7 à bord des avions.
Vendredi, la Commission américaine de protection des consommateurs (CPSC) a appelé tous les propriétaires de cet appareil à arrêter totalement de s'en servir.
Au total, en date du 1er septembre, trente-cinq incidents ont été rapportés au service consommateurs de Samsung.
"Le problème se complique car de plus en plus de pays conseillent à leurs ressortissants de ne plus utiliser le Note 7", a déclaré Hwang Min-Sung, analyste chez Samsung Securities.
Le géant sud-coréen a d'ores et déjà vendu 2,5 millions d'exemplaires du Galaxy Note 7 dans 10 pays depuis son lancement en août.
Le chef de la division mobile de Samsung, Koh Dong-Jin, a affirmé que le problème de batterie n'affectait que 24 appareils sur un million et qu'il faudrait deux semaines pour les remplacer.
Il a conseillé samedi aux utilisateurs du Note 7 de se servir plutôt de téléphones de remplacement fournis par le groupe. Un nouveau Galaxy Note 7 sera disponible en Corée du Sud le 19 septembre.
La division mobile de Samsung représente le premier secteur d'activité du groupe, mais fait face à la concurrence d'Apple sur le haut de gamme et des fabricants chinois comme Huawei sur le moyen et l'entrée de gamme.
Depuis l'annonce du rappel des smartphones incriminés, plusieurs cas d'explosions de batteries ont été recensés, provoquant des dégâts dans une chambre d'hôtel en Australie ou une voiture prenant feu aux Etats-Unis.
Cette crise pour Samsung intervient à un moment délicat pour la direction de l'entreprise sud-coréenne, avec en arrière-fond un transfert de pouvoir au sein de la famille Lee, fondatrice de l'entreprise.
L'actuel président, Lee Kun-Hee, est actuellement grabataire depuis son accident cardiaque en 2014.
Le conseil d'administration de Samsung Electronics a proposé lundi que le fils de M. Lee, J. Y. Lee devienne l'un de ses membres. "Le moment est venu" de nommer J. Y. Lee au Conseil d'administration "pour lui permettre d'avoir un rôle plus actif dans les décisions stratégiques de la compagnie", souligne le CA dans un communiqué. J. Y. Lee est vice-président de la compagnie depuis 2013.
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