La part des jeunes Européens ayant fumé ou ayant été ivres avant l'âge de 14 ans a sensiblement diminué grâce aux campagnes de prévention menées ces dernières années, indique une étude menée dans 42 pays et publiée mardi à Copenhague.
Réalisée tous les quatre ans sous l'égide du bureau Europe de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), l'enquête internationale HBSC (Health behaviour in school-aged children) permet de décrire l'ensemble des comportements de santé des élèves de 11, 13 et 15 ans.
Alors qu'en 2009/2010, 24% des jeunes Européens rapportaient avoir fumé leur première cigarette avant l'âge de 14 ans, ils n'étaient plus que 17% lors de la dernière étude menée en 2013/2014.
La baisse était plus forte chez les jeunes filles (de 22% à 13%) que chez les garçons (de 26% à 22%).
La consommation d'alcool a également baissé dans ce groupe d'âge au cours de la même période, avec 10% des garçons affirmant avoir été ivres pour la première fois avant l'âge de 14 ans en 2013/2014 contre 16% lors de l'enquête précédente (les jeunes filles étaient pour leur part 7% contre 12% quatre ans auparavant).
L'ivresse est plus courante chez les garçons dans la très grande majorité des pays européens, même si certains comme le Royaume-Uni se distinguent avec des taux plus importants chez certaines filles (celles âgées de 15 ans en Angleterre et celles de 13 ans en Ecosse).
Parmi les autres résultats, l'étude relève que les facteurs socio-économiques jouent un rôle limité dans la consommation d'alcool ou de tabac, contrairement à ce qui se passe avec les bonnes habitudes alimentaires ou le bien-être mental, plus directement corrélés aux niveaux de revenus des familles.
Des divergences existent également entre adolescents et adolescentes de 15 ans : malgré des comportements plus sains (une consommation plus importante de fruits et de légumes et moins de petits déjeuners sautés), les filles se sentent globalement moins bien dans leur peau que les garçons, une sur deux déclarant même souffrir de plusieurs maux plus d'une fois par semaine.
Les adolescents sont en revanche plus nombreux à être physiquement actifs, mais également à avoir des comportements à risques. Ils souffrent aussi plus fréquemment de harcèlement, un phénomène qui diminue avec l'âge, avec des taux très variables pouvant aller de 3 à 20% selon les pays.
"Les comportements en matière de santé, tout comme les habitudes sociales acquises au cours de la deuxième décennie de la vie, ont un effet durable qui se prolonge dans la période adulte et affecte toute une vie", relève le Dr Zsuzsanna Jakab, la directrice régionale de l'OMS pour l'Europe.
Elle estime qu'en raison de la multiplicité des comportements, il convient de ne plus traiter les adolescents comme un "groupe homogène" mais de prévoir "toute une palette d'interventions reflétant cette diversité".
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