La mise en sécurité de la cathédrale Notre-Dame de Paris, ravagée il y a plus de deux ans par un incendie, est achevée et la restauration de ce fleuron de l'architecture gothique mondialement connu débute avec pour objectif sa réouverture en 2024, ont annoncé les responsables de l'opération samedi, à l'occasion des journées du patrimoine.
"Nous achevons cette phase (...). Ça veut dire que la cathédrale est solide sur ses piliers, ses murs sont solides, tout tient. Et donc nous pouvons résolument aller vers le cap 2024", a lancé le général Jean-Louis Georgelin, président de l'Etablissement public chargé de reconstruire la cathédrale, dans une allocution sur le parvis de l'édifice.
"Nous sommes déterminés à gagner cette bataille de 2024, à rouvrir notre cathédrale en 2024. Ce sera l'honneur de la France de le faire et nous le ferons car nous sommes tous unis sur cet objectif," a-t-il ajouté, saluant les personnels et les entreprises "qui ont travaillé avec acharnement pour arriver à ce résultat".
"Je suis particulièrement heureux de ce jour qui marque un point d'étape, une étape cruciale", a de son côté déclaré Philippe Villeneuve, architecte en chef des monuments historiques. "On a déjà anticipé les travaux de reconstruction dans le cadre de la sécurisation", a-t-il souligné.
La phase de sécurisation a compris notamment le démontage de l'échafaudage qui était en place lors du sinistre pour la restauration de la flèche, soit "40.000 pièces enchevêtrées par l'incendie", a souligné le général Georgelin.
Le grand-orgue a été déposé et ses 8.000 tuyaux envoyés pour nettoyage et remise en état à des facteurs d'orgue à travers toute le France. Il doit être remonté "en octobre 2023" selon l'ancien chef d'état-major des armées, nommé par le président Macron pour piloter les efforts de reconstruction.
Ont également été réalisés pendant la phase sécurisation "des chantiers-tests de nettoyage dans deux chapelles, la pose de cintres en bois sous les arcs-boutants ou encore le déblaiement et le tri des vestiges et la sécurisation de la croisée du transept", précise l’établissement public dans un communiqué.
- "Village des métiers" -
Des appels d'offres de travaux vont maintenant être lancés pour sélectionner les entreprises qui prendront part au chantier de restauration et "une campagne de nettoyage approfondi des murs intérieurs et des sols de la cathédrale débute ce mois-ci".
De rares images de l'AFP filmées cette semaine grâce à un drone à l'intérieur de la cathédrale endommagée laissent voir la nef en travaux, avec un immense échafaudage s'élevant au niveau du transept vers le toit parti en fumée puis s'étirant sous un voûte de la nef, en préparation de la reconstruction du toit et de la flèche.
D'autres images montrent le "parapluie", sorte d'immense bâche blanche tendue sur une charpente métallique pour protéger l'intérieur de l'édifice.
A l'occasion des journées du patrimoine, un "village de métiers" ouvert au public a été installé, présentant les différentes spécialités intervenant sur ce chantier titanesque: archéologues, restaurateurs de sculptures, peintures ou vitraux, charpentiers, échafaudeurs ou encore cordistes.
Emmanuel Macron avait promis que la cathédrale serait reconstruite en cinq ans. Le chantier ne sera pas achevé dans ce délai. En revanche, le monument doit être rendu au culte pour le 16 avril 2024, jour où doit être de nouveau célébrée une messe dans la nef, cinq ans pile après le sinistre qui s'était déclenché dans la soirée du 15 avril 2019 et avait ravagé ce symbole parisien pendant une longue nuit.
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