La société britannique Deliveroo, spécialisée dans la livraison de repas préparés, a dévoilé lundi des résultats annuels mitigés pour 2017, avec un creusement de ses pertes mais un bond de son activité.
Cette jeune entreprise créée en 2013, qui avait déjà publié l'an dernier des chiffres sur le registre du commerce britannique, dévoile ses comptes pour la première fois auprès du grand public et après des informations de presse récentes suggérant qu'elle suscite les convoitises du groupe américain de réservation de voitures avec chauffeurs Uber.
Comme souvent pour ce genre de société en développement, les massifs investissements nécessaires à sa croissance plombent la rentabilité.
En 2017, Deliveroo a subi une perte avant impôt de 184,7 millions de livres (207,8 millions d'euros), contre 129,1 millions un an plus tôt, selon un communiqué.
Ses dépenses opérationnelles ont à elle seules bondi de 73% et Deliveroo entend bien continuer à investir avec l'arrivée de son service dans les prochaines semaines à Taïwan, son 13e marché dans le monde.
"Notre croissance correspond à notre ambition. Nous voulons devenir l'entreprise culinaire de référence dans le monde, pour cela nous devons investir dans l'innovation, la technologie, les personnes et les restaurants", explique son co-fondateur et PDG Will Shu, cité dans le communiqué.
Son chiffre d'affaires a plus que doublé en 2017, à 277 millions de livres (312 millions d'euros). Deliveroo collabore désormais dans le monde avec 50.000 restaurants et 50.000 livreurs.
En France, son deuxième marché après le Royaume-Uni, ses ventes ont été multipliées par 2,5 à 58 millions d'euros, avec en outre un bénéfice après impôt de 1,5 million d'euros.
Deliveroo a connu une expansion à un rythme accéléré ces dernières années, ce qui lui a valu de figurer dans le cercle fermé des licornes britanniques, à savoir les start-up dépassant le milliard de dollars de valorisation.
La société pèse même désormais plus de 2 milliards de dollars, après une levée de fonds fin 2017, toutefois moindre que son concurrent britannique Just Eat, qui a racheté Allo Resto en France. Just Eat, coté à la Bourse de Londres depuis fin 2017, est valorisé environ 4,6 milliards de livres.
Le développement de Deliveroo fait de la société une cible potentielle sur ce marché de la livraison de repas très concurrentiel et en plein essor. L'américain Uber mènerait ainsi des discussions pour acheter Deliveroo et le rapprocher de son propre service Uber Eats, relevait l'agence Bloomberg fin septembre.
Revers de la médaille de ce symbole de la nouvelle économie, Deliveroo est régulièrement critiquée par ses coursiers à vélo, qui dénoncent la précarisation de leur contrat lié notamment à leur statut d'auto-entrepreneurs, les empêchant d'avoir droit à un salaire minimum ou à des congés payés. La société fait l'objet à ce propos d'une action en justice au Royaume-Uni.
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