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"Relâchement" sur les routes, la mortalité est repartie à la hausse

"Relâchement" sur les routes, la mortalité est repartie à la hausse
Un accident de la route en janvier 2014 à Roubaix Philippe Huguen
 
 

Un "relâchement" des usagers de la route et les chiffres de la mortalité routière s'en ressentent: il y a eu 3,5% de tués en plus 2014 par rapport à 2013, première hausse depuis douze ans, selon les chiffres définitifs de la Sécurité routière dévoilés jeudi.

3.384 personnes ont perdu la vie sur les routes en 2014, soit 116 de plus que l'année précédente, et 35.000 autres ont été gravement blessées, a-t-on appris lors d'une conférence de presse du délégué interministériel à la Sécurité routière jeudi à l'hôpital Raymond-Poincaré de Garches (Hauts-de-Seine). Les accidents corporels ont aussi augmenté de 2,4%.

Manuelle Salathé, secrétaire générale de l'Observatoire national interministériel à la Sécurité routière (ONISR), dénonce "une attitude générale de relâchement vis-à-vis des règles sur les routes, qu'il s'agisse de la vitesse, de la consommation d'alcool et de stupéfiants, du port de la ceinture ou encore des règles de priorité".

L'observatoire a constaté en 2014 une augmentation des vitesses moyennes des automobilistes sur tous les réseaux hors agglomération et une hausse de 1,1% des contraventions, surtout pour excès de vitesse. Les délits routiers augmentent également, de 13% pour la consommation d'alcool et de 44% pour celle de stupéfiants.

Et la tendance amorcée en 2014 semble confirmée par la premiers chiffres de l'année 2015.

"Neuf accidents sur dix ont pour cause le comportement de l'usager", souligne le délégué interministériel Emmanuel Barbe, pour qui il faut encore "travailler à changer les comportements", notamment au travers des 26 mesures annoncées en janvier par le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve.

Deux entreront en vigueur au 1er juillet. Le taux d'alcoolémie légal sera abaissé de 0,5 à 0,2 gramme par litre de sang pour les conducteurs novices (trois ans après le permis ou deux s'il y a eu conduite accompagnée), "ce qui signifie ne pas boire, même pas un verre", insiste M. Barbe. Les oreillettes, casques et écouteurs, qu'ils servent à téléphoner ou écouter la radio ou de la musique, seront également interdits au volant.

- "Ne pas baisser la garde" -

"Les pouvoirs publics ne sont pas dans l'intention de baisser la garde mais plutôt de la lever encore plus", a poursuivi le délégué interministériel, évoquant d'autres pistes comme un permis rénové ou des rendez-vous post-permis.

Les usagers "les plus vulnérables", piétons (+7%, 34 tués en plus) et cyclistes (+8%, 12 tués en plus) ainsi que les automobilistes (+3%, 51 tués en plus) ont été en 2014 les principales victimes de la hausse de la mortalité routière, précise Manuelle Salathé.

L'ONISR note une mortalité plus forte le vendredi soir, samedi et dimanche, ainsi qu'un pic en semaine entre 16h et 19h, à l'heure de quitter le travail. 64% des décès interviennent hors agglomération, 29% en agglomération et 7% sur les autoroutes.

Les hommes et les jeunes sont les principales victimes des accidents. Trois quarts des personnes tuées ou grièvement blessées sur les routes sont de sexe masculin. Des hommes surreprésentés dans toutes les catégories d'âge, y compris chez les moins de 15 ans. Et 14.000 des 35.000 blessés graves en 2014 étaient âgés de moins de 30 ans.

A quelques rares exceptions, comme l'année 2001, le nombre de morts sur les routes de France est en baisse constante depuis 1973. La mortalité a ainsi été divisée par cinq en un peu plus de 40 ans et les autorités maintiennent l'objectif de la faire baisser à 2.000 tués d'ici 2020.


 

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