Après plusieurs années de budgets en berne, les Français prévoient cette année de relâcher un peu les cordons de leurs bourses pour Noël, motivés par un regain de confiance en l'avenir et par un attrait pour les opérations promotionnelles d'avant-fêtes.
Selon une étude du cabinet Deloitte réalisée auprès de 14.065 personnes, dont 1.727 Français, le budget consacré aux cadeaux, repas de Noël, et sorties de fêtes par les consommateurs hexagonaux sera cette année de 577 euros en moyenne.
Cela représente une hausse de 0,23% par rapport au montant dépensé pour Noël 2014 (575,9 euros), et une augmentation de plus de 11% par rapport à la prévision de dépenses établie l'an dernier à la même époque (518 euros).
"Il s'agit d'une hausse qui peut apparaitre limitée, mais qui marque un vrai redressement par rapport à l'an dernier", où les consommateurs français avaient fortement revu leur budget à la baisse (-4,5%), note Stéphane Rimbeuf, spécialiste de la consommation chez Deloitte.
Les Français se rapprochent ainsi du niveau de dépenses qu'ils avaient atteint en 2010, avec un pic à 606 euros.
Deux autres études corroborent cette envie des Français de pouvoir à nouveau se faire plaisir pour les fêtes. Ainsi une enquête TNS Sofres/Ebay parue mi-octobre montrait déjà une hausse de 20 euros du budget cadeaux cette année, tandis qu'une étude Yougov/Mareduc fait état cette semaine de budgets au minimum stables (49%) voire en augmentation (11%).
Comme à l'accoutumée, les cadeaux resteront le principal poste de dépenses (61%), avec 350 euros (+0,62%) qui leur seront consacrés cette année, selon Deloitte. Les enfants seront les plus gâtés, avec 32% du budget qui leur seront consacrés et en moyenne 3,6 cadeaux.
Les dépenses liées aux sorties et aux divertissements feront une nouvelle fois l'objet de coupes drastiques (-11,27%, à 43 euros), alors que celles liées aux repas de fêtes, qui avaient fait les frais des arbitrages l'an dernier, remontent de 2,61%, à 184 euros.
- Les promotions, locomotive d'achat -
La révision à la hausse du budget global provient notamment du fait que pour la première fois depuis longtemps, "le moral des Français et leur confiance en l'avenir s'améliorent", note M. Rimbeuf.
Ainsi, si l'an dernier, 7 consommateurs hexagonaux sur dix estimaient que la France était en récession, ils ne sont plus que 5 sur 10 à faire la même déclaration aujourd'hui.
Leur crainte de l'avenir est également moins marquée, avec 44% qui s'inquiètent d'une possible dégradation l'an prochain contre 60% l'an dernier. "Cela marque une vraie rupture de tendance, que l'on n'avait pas observée depuis 2010", souligne Stéphane Rimbeuf.
Ce léger regain d'optimisme est également observé sur le pouvoir d'achat: cette année, 54% des Français jugent que leur pouvoir d'achat s'est stabilisé ou a augmenté, alors qu'ils étaient 51% à constater une baisse l'an dernier.
L'autre motif expliquant l'augmentation de l'enveloppe des fêtes réside aussi dans les promotions, citées par plus de la moitié des Français (53%).
Cet attrait pour les prix réduits "est en nette progression depuis quatre ans" (+10 points), et passe même devant l'envie de se faire plaisir pendant les fêtes, citée par 48% des Français comme une bonne raison d'augmenter leurs dépenses à Noël.
Cette année, 82% des Français déclarent que les promotions auront une influence sur le montant de leurs achats, avec 40% d'entre eux qui prévoient de réaliser par ce biais plus de la moitié de leurs dépenses de fêtes.
Cette importance croissante des promotions dans les achats de Noël vient notamment du fait que les commerçants, voulant rivaliser avec internet, ont depuis plusieurs années, renforcé leurs offres à prix barrés, y compris avant les fêtes, comme l'illustre le développement des opérations type "Black Friday" (journée de rabais automnale importée des Etats-Unis) depuis deux ans.
Par ailleurs, "depuis la crise, les Français ont adapté leurs comportements de consommation, renforçant de plus en plus l'influence du prix" dans leurs motivations d'achats, explique M. Rimbeuf.
Conséquence directe de cette tendance: après plusieurs années d'attentisme et d'achats réalisés à la dernière minute, les Français vont cette année davantage anticiper, avec 48% d'entre eux qui auront effectué tout ou partie de leurs achats dès la fin novembre.
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