Ahmed Laaouej, député fédéral (PS) et spécialiste des questions budget, était l’invité de Martin Buxant ce matin sur Bel RTL. Il a notamment évoqué la situation du secteur bancaire en Belgique.
Le monde change. Peut-on empêcher les entreprises de licencier ?
"Bien évidemment ! Il suffit d’une volonté politique, au niveau des Etats bien évidemment, mais aussi au niveau européen. Il faut se rappeler que les banques en Belgique collectent 250 milliards d’euros d’épargne. La moindre des choses, c’est que les banques puissent avoir un peu plus de respect pour le tissu économique, social et sociétal de la Belgique. Pour le reste, il faut évidemment une réponse politique forte. J’observe que pour le moment, le gouvernement est très absent du débat. C’est la raison pour laquelle j’ai demandé que l’on puisse se réunir en commission des finances, pour analyser la situation du secteur bancaire. Il y a le problème des licenciements annoncés, le problème de Deutsche Bank, mais il faut que le gouvernement prenne le taureau par les cornes."
On dit souvent que les travailleurs du secteur bancaire sont parmi les travailleurs les mieux protégés. Ils partiront peut-être avec un "package" plus important que ceux Caterpillar, est-ce équitable ?
"On verra ce qu’il y a sur la table. Le conseil d’entreprise se réunit ce matin. En même temps, observons que depuis 15 ans, le secteur bancaire a perdu plus de 25% de ses postes de travail. Rappelons aussi que le secteur bancaire a été aidé par l’Etat…"
Pendant la crise de 2008…
"Pendant la crise de 2008, l’Etat a dû emprunter pour pouvoir renflouer les banques, cela veut dire des charges d’intérêts supplémentaires. Tout cela, c’est un prix supporté par la collectivité. Donc il faut aujourd’hui que les états-majors des banques soient convoqués par le gouvernement. Parce que nous avons un rapport de force qui nous est favorable. Je rappelle : 250 milliards d’euros d’épargne collectés par les banques en Belgique. Rajoutez à cela tous les produits de placement, cela veut dire que la Belgique est un terrain fertile au fond pour le secteur bancaire. La moindre des choses, c’est que le secteur bancaire respecte les travailleurs et les pouvoirs publics."
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