La compagnie aérienne Ryanair a fait face jeudi à une forte contestation de ses actionnaires qui ont été près d'un sur deux à voter contre la rémunération des dirigeants dont celle de l'emblématique patron Michael O'Leary.
Dans un bref communiqué publié à l'issue de l'assemblée générale des actionnaires, le transporteur irlandais à bas coût a annoncé que seuls 50,5% des porteurs de titres se sont prononcés en faveur de la politique de rémunération des hauts responsables de Ryanair.
Ce plan prévoit notamment que le directeur général du groupe, Michael O'Leary, pourrait d'ici cinq ans acheter 10 millions d'actions Ryanair au prix de 11,12 euros, à condition que l'action dépasse 21 euros dans les cinq ans à venir et que la rentabilité annuelle du groupe double à 2 milliards d'euros.
Si M. O'Leary parvenait à exercer cette option, il réaliserait une plus-value de 99 millions d'euros.
L'action de Ryanair valait près de 10 euros jeudi matin à la Bourse de Dublin, ayant perdu de sa superbe depuis un an en raison d'un conflit social avec son personnel dans plusieurs pays en 2018 et des conditions de marché difficiles en Europe du fait d'une vive concurrence entre compagnies "low cost".
Ryanair a expliqué de son côté vouloir engager le dialogue avec ses actionnaires sur le sujet.
"Ryanair discute avec ses actionnaires et entend continuer de le faire, et les informera au cours de l'année qui vient de la manière dont le conseil d'administration tiendra compte de leur conseil et apport sur l'ensemble" des sujets abordés lors de l'AG, selon un porte-parole.
Ce vent de révolte des actionnaires intervient alors que la compagnie doit composer à nouveau avec plusieurs mouvements sociaux en Europe.
Au Royaume-Uni, les pilotes poursuivent leur grève depuis mercredi et pour plusieurs jours d'ici la fin du mois pour protester contre leurs conditions de travail et leurs salaires. Ce mouvement n'avait toutefois pas de conséquence sur les vols.
Une journée de grève est en outre prévue le 27 septembre par le personnel de cabine au Portugal, ainsi qu'en Espagne où les pilotes se joindront au mouvement, contre des fermetures de bases et des suppressions d'emploi.
Des syndicats belges ont de surcroît appelé ce jour-là à "une journée d'actions européenne" au sein de la compagnie.
Fin juillet, Ryanair a annoncé son intention de supprimer 900 emplois sur ses quelque 13.000 salariés. Le groupe entend fermer des bases cet hiver et à l'été 2020 à cause des reports de livraison du Boeing 737 MAX, dont la flotte est clouée au sol après deux accidents.
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