L’économiste Bruno Wattenbergh était sur le plateau du RTLINFO 19H. Il a répondu aux questions d'Hakima Darhmouch.
Volkswagen, c'est un empire: une voiture sur quatre qui circule en Europe appartient à ce groupe. Ce scandale va-t-il avoir un impact pour l’économie mondiale ? Pour l’économiste Bruno Wattenbergh, invité sur le plateau du RTLINFO 19H, probablement pas au niveau mondial. "Les gens vont continuer à acheter des voitures, pour vivre, pour se déplacer, pour travailler. Par contre, on peut penser qu’au niveau de l’économie allemande, il pourrait y avoir un impact. On constate que les gens achètent des Volkswagen pour des raisons tangibles : la qualité, la marque, cette image. Cette image est écornée: on peut penser que les gens vont acheter moins de Volkswagen, moins de voitures du groupe Volkswagen, et dès lors passer à d’autres marques. Probablement que la production de VW va diminuer, et ça pourrait avoir un petit impact parce que tous les gens qui ne vont pas acheter une voiture du groupe ne vont pas nécessairement acheter une Mercedes ou une BMW. Il pourrait y avoir un effet sur l’économie allemande, et par ricochet il pourrait y avoir un petit impact sur la Belgique ou sur l’Europe. Le véritable impact n’est donc pas macroéconomique, il est donc plutôt microéconomique avec des lourdes pénalités pour Volkswagen. La marque pourrait perdre 2 à 3 années de bénéfices avec cette regrettable affaire", explique-t-il.
Ce scandale des moteurs truqués sonne-t-il la fin du diesel?
"Je ne le pense pas. Probablement que ce sera la fin du diesel pour les petites et moyennes voitures aux Etats-Unis, ça c’est très clair. Par contre en Europe, le problème est ailleurs, il est dans l’incitation fiscale, qu’ont les régions et le fédéral à pouvoir rouler plutôt au diesel. On sait que cette incitation fiscale est sous pression. Ce qui va plus que probablement arriver, c’est une accélération du lobby contre le diesel, et donc probablement une égalisation des traitements, avec in fine, probablement, moins de diesel sur les routes, moins aussi de monoxydes d’azote et de particules fines qui sont les deux éléments incriminés, donc une meilleure prise en compte du coût réel de la pollution de ce type de véhicules".
Cette affaire n’est-elle qu’un début ? D’autres constructeurs pourraient être dans le même bateau ?
"On va reparler de ce scandale VW pendant 2-3 ans. Sur les autres concurrents allemands, s’il y avait des logiciels truqués, probablement qu’il y aurait déjà eu des fuites. L’autre question, c’est l’ensemble des constructeurs du monde entier, est-ce qu’ils ont eux aussi utilisé ce type de pratiques, ça c’est une question dont on aura la réponse dans les prochains mois".
Vos commentaires