Dans sa chronique BEL RTL Eco, Bruno Wattenbergh est revenu ce vendredi matin sur l’accord transpacifique signé jeudi en Nouvelle-Zélande. Il est le plus grand, il est politique, il est économique, et il ressemble à ce fameux TAFTA ou TTIP en anglais qui fait couler tant d’encre et de salive chez nous en Europe.
La plus grande zone de libre-échange du monde a été créée hier, mais avant d’en parler plus en détail, que sont ces zones et comment fonctionnent-elles ?
Un traité de libre-échange est un contrat international passé entre plusieurs États pour favoriser le commerce international, en général en supprimant toutes les barrières tarifaires, les droits de douane, … et non tarifaires comme les contrôles douaniers, les réglementations nationales, tout ce qui est susceptible de gêner l'importation de biens, de services, de main-d’œuvre ou de capitaux étrangers.
Ces traités ne sont pas des phénomènes récents ?
Les premiers traités européens ont été signés en 1786 entre la France et l’Angleterre. Plus près de nous, le Traité de Rome signé en 1957 et créant la communauté économique européenne est aussi un traité de libre-échange. Plus récemment encore, il y a eu l’ALENA, l’accord de libre-échange nord-américain et puis le très controversé partenariat transatlantique de commerce et d'investissement, connu sous le nom de TTIP ou de TAFTA, cet accord commercial prévoyant la création d'une zone de libre-échange transatlantique, en cours de négociation entre l'Union européenne et les États-Unis et. Un accord très controversé, mais le premier accord conclu en 1786 avait suscité de la colère et même des destructions de machines textiles anglaises.
Revenons à cet accord transpacifique signé hier, que représente-t-il ?
D’abord la création de la plus vaste zone de libre-échange au monde, un accord qui concerne 40% de l’économie mondiale, qui recouvre 12 pays, des petits comme le sultanat de Brunei, mais aussi d’immenses nations comme l'Australie ou les États-Unis, des pays industriels et innovants, comme le Japon, le Canada ou Singapour, ou des pays émergents prometteurs comme le Chili, le Vietnam, le Pérou, la Malaisie, le Mexique, ou encore la Nouvelle-Zélande. Ensuite, 5 longues et compliquées années de négociation qui ont vu l’écartement de la Chine qui ne fera donc pas partie d’un accord que l’on peut considérer comme le grand-frère du controversé et encore en discussion traitée transatlantique. Enfin, ce traité préfigure l’évolution du commerce mondial dans les prochaines décennies.
Concrètement que permet-il ?
Un chiffre unique et simple : ce traité abolirait 98% des tarifs douaniers entre les douze États signataires.
Un accord qui doit encore être ratifié par les parlements nationaux ?
Notamment au Canada qui a changé de majorité, mais aussi aux États-Unis, en pleine campagne présidentielle. Ce traité va être intensément décortiqué et discuté.
Quels sont les secteurs impactés par cet accord ?
Il ouvre les marchés des produits agricoles pour le Canada, les États-Unis et le Japon, que cela soit pour le sucre, le riz, le fromage ou le bœuf. Il concerne aussi des secteurs comme l'échange de données et la propriété intellectuelle qui n'étaient pas couverts par de précédents accords multilatéraux. Bref toute l’économie ou presque.
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