Dans sa chronique Bel RTL Eco, Bruno Wattenbergh explique comment l’économie réagit aux attentats.
Nous commençons à disposer d’informations plus précises sur les coûts indirects de ces attentats, en tous cas sur l’économie parisienne. On commence à mieux comprendre qui va perdre de l’argent. Depuis les attentats du 13 novembre au Bataclan, les ventes de billets de concerts à Paris ont accusé une chute de 80% par rapport aux chiffres habituellement constatés à cette période de l'année.
Impossible dans un tel contexte que le secteur puisse envisager de survivre ?
Difficile à dire, personne ne sachant si la peur des Parisiens et des touristes va durer ou non. Si tel devait être le cas, le ministre français de la Culture a évoqué ce week-end la création d’un fonds de plusieurs millions d’euros pour venir en aide aux salles de spectacles. Avec un argument – et je cite Fleur Pellerin : "La culture est une contre-attaque massive contre le terrorisme et l’obscurantisme". Cela pourrait servir à répondre aux investissements que vont devoir faire les moyennes et les petites salles pour assurer un minimum de sécurité, sas sécurisés, systèmes d’alerte, etc.
Ce qui, par un mouvement de balancier, fait exploser le chiffre d’affaires du secteur de la sécurité civile ?
Depuis les attentats de vendredi passé, les sociétés françaises spécialisées dans la surveillance croulent sous les demandes, particulièrement dans la région parisienne. Des clients existants, aéroports internationaux et services de douane, mais aussi des cinémas ou boites de nuit qui commandent du matériel, surtout des portiques, et demandent des agents de sécurité en renfort. On constate aussi de nouveaux clients comme des centres commerciaux, des rédactions de médias ou les centrales nucléaires. Mais les capacités ne sont pas élastiques. Sécuritas France par exemple, est incapable depuis le lundi qui a suivi les attentats d’envoyer des renforts. Second problème, c’est qu’installer des portiques ne suffit pas, une approche de sécurité ne s’improvise pas, elle doit être globale, au sinon, c’est simplement rassurer les gens de manière malhonnête.
Autre conséquence, les postulants sont plus nombreux que jamais dans l’armée française ?
Etonnamment, le nombre d'aspirants soldats avait grimpé depuis les attentats de Charlie Hebdo au début de l’année, et il s'est encore accentué de près de 30% après la série d'attentats du vendredi 13 novembre.
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