Restée prudente cette semaine face à des résultats d'entreprises contrastés, Wall Street commence à espérer en l'éventualité d'un rebond des bénéfices aux Etats-Unis pour la première fois depuis plus d'un an.
Sur la semaine, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average a gagné 0,04% à 18.145,71 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 0,83% à 5.257,40 points. L'indice élargi S&P 500 a gagné 0,38% à 2.141,16 points.
Bien que ces hausses soient restées timides, les observateurs s'accordaient à saluer la bonne tenue des indices en pleine période de résultats trimestriels d'entreprises et de campagne électorale américaine.
"Il n'y a pas eu un déclin marqué qui laisserait craindre que les investisseurs sont très inquiets", a résumé Hugh Johnson, de Hugh Johnson Advisors.
S'il faisait surtout référence à l'approche de l'élection présidentielle du 8 novembre, pour laquelle les observateurs jugent largement favorite la démocrate Hillary Clinton, cette relative sérénité semble aussi de mise sur les résultats d'entreprises.
"C'est encore un peu tôt, puisqu'il n'y a qu'environ 120 groupes à les avoir annoncés au sein du S&P 500, mais la bonne nouvelle, c'est que 70% d'entre-eux ont dépassé les attentes", a noté Tom Cahill, de Ventura Wealth Management. "Cela laisse espérer que les bénéfices ont progressé lors du dernier trimestre, ce qui serait très encourageant pour la Bourse."
Selon les chiffres compilés par le fournisseur de données Factset, les bénéfices du S&P 500 n'ont connu que des déclins, en rythme annuel, lors des cinq derniers trimestres.
Pour l'heure, le tableau des derniers résultats reste difficilement résumable, car, après avoir vu confirmer la bonne résistance du secteur bancaire en début de semaine, le marché a ensuite digéré des publications contrastées d'un groupe à l'autre.
"Les indices n'ont pas fait grand chose... Par contre, il y a eu des gros mouvements de groupes qui ont publié", a souligné Gregori Volokhine, de Meeschaert Financial Services. "Ce qui se détache, c'est que soit des groupes se réinventent, soit, petit à petit, ils s'éteignent ou en tout cas déçoivent."
- Le dollar en embuscade -
Dans le premier cas, il citait les bonds en Bourse du groupe informatique Microsoft, qui tire les bénéfices de son recentrage dans les services dématérialisés du "cloud", ou de la chaîne de fast-food McDonald's, qui a étendu à l'ensemble de la journée son offre de petit-déjeuners.
A l'inverse, toujours au sein du Dow Jones, le fabricant de semi-conducteurs Intel et le conglomérat industriel General Electric, qui souffre de son exposition au secteur énergétique à la suite de la cession de ses activités financières, ont souffert de leurs orientations stratégiques.
"Ou bien ce sont des groupes, même anciens, qui innovent pour sortir du lot, ou bien ce sont des groupes qui perdent leur attrait comme véhicules d'investissement", a insisté M. Volokhine.
La semaine prochaine va en tout état de cause continuer à être dominée par les résultats d'entreprises, même si, sur le plan macroéconomique, les investisseurs attendent aussi pour le vendredi une première estimation du produit intérieur brut (PIB) américain du troisième trimestre.
Le secteur technologique sera au centre de l'attention, avec Apple (mardi) et Alphabet (Google, jeudi), ainsi que l'industrie, avec DuPont (mardi) et Dow Chemical (jeudi), puis le secteur pétrolier marquera la fin de semaine avec Chevron et ExxonMobil vendredi.
"Tous ces groupes vont être très importants pour le sentiment de la Bourse", a prévenu M. Cahill.
Enfin, la bourse de Wall Street devrait rester exposée aux autres types de marchés, après avoir été soutenue cette semaine par la solidité retrouvée des cours du pétrole, tout en résistant aux risques représentés par le renforcement du dollar.
"Lors des derniers mois, chaque fois que l'on parlait d'appréciation du dollar, on avait un réflexe des investisseurs de se retirer de tous les groupes basés à l'international", a prévenu M. Volokhine.
"Pour le moment, on n'en parle pas trop, mais c'est un sujet qui pourrait vite redevenir d'actualité", a-t-il conclu, notant que les marchés européens avaient, eux, bénéficié de la faiblesse de l'euro. "C'est peut-être la semaine prochaine que ce sera pris en compte."
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