Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a lancé mercredi soir un fervent appel au président russe Vladimir Poutine, l'adjurant de rappeler ses troupes et de "cesser" immédiatement l'attaque lancée contre l'Ukraine.
"Président Poutine, au nom de l'humanité, ramenez vos troupes en Russie!", a lancé le chef des Nations unies, visiblement éprouvé par l'annonce d'une opération militaire russe en Ukraine au beau milieu de la session d'urgence tenue par le Conseil de sécurité.
"C'est le moment le plus triste de mon mandat de secrétaire général des Nations unies", a-t-il ajouté.
"Au nom de l'humanité, ne permettons pas le déclenchement en Europe de ce qui pourrait être la pire guerre depuis le début du siècle", a insisté Antonio Guterres.
Plus tôt, alors que venait de s'ouvrir la réunion d'urgence du Conseil consacrée à la crise, le président russe avait annoncé lors d'un discours surprise à la télévision avoir "pris la décision d'une opération militaire" en Ukraine.
Selon Antonio Guterres, ce conflit pourrait avoir des conséquences "dévastatrices pour l'Ukraine, pour la Russie", et imprévisibles pour l'économie mondiale déjà fortement atteinte par la pandémie de Covid-19.
Si le conflit "conduit à une guerre généralisée, il est difficile de prévoir à quel point ce sera dramatique, en termes de nombre de personnes qui mourront, de nombre de personnes qui seront déplacées, de nombre de personnes qui perdront espoir dans l'avenir", a fait valoir le secrétaire général de l'ONU.
Peu après le discours de M. Poutine, des explosions ont été entendues à Kiev, la capitale de l'Ukraine, et dans plusieurs autres villes.
Les semaines de pressions diplomatiques et de menaces de sanctions de la part des Occidentaux n'y ont rien fait: la Russie, qui avait massé de 150.000 à 200.000 militaires le long des frontières de l'Ukraine, a fini par lancer l'offensive.
Les Etats-Unis ont indiqué qu'ils allaient déposer jeudi un projet de résolution sur la table du Conseil de sécurité de l'ONU condamnant la Russie pour sa "guerre" en Ukraine, avec un vote attendu vendredi.
"Le Conseil devra agir", a lancé l'ambassadrice américaine à l'ONU, Linda Thomas-Greenfield.
La réunion d'urgence du Conseil de sécurité a été le théâtre d'un échange tendu entre les diplomates russe et ukrainien.
"Il n'y a pas de purgatoire pour les criminels de guerre. Ils vont directement en enfer, ambassadeur", a dit l'ambassadeur ukrainien à l'ONU, Sergiy Kyslytsya, à son homologue russe.
"Nous ne sommes pas agressifs envers le peuple ukrainien, mais envers la junte au pouvoir à Kiev", a répliqué Vassily Nebenzia.
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