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Abdallah, victime de l'attentat de Bruxelles, prenait ses premières vacances près de Barcelone: "Tout ce que je commençais à oublier..."

 
 

C'est un homme poursuivi par le terrorisme que notre journaliste Arnaud Gabriel a rencontré par hasard lors d'un reportage à Barcelone sur l'attentat survenu jeudi après-midi. Abdallah, 38 ans, prenait ses premières vacances depuis l'attentat de... Bruxelles qu'il a subi dans sa propre chair. Le 22 mars 2016, cet employé du bagagiste Swissport se trouvait dans la rangée 11 de l'aéroport de Zaventem à l'endroit où la première bombe a explosé. La jambe déchiquetée, il a dû être amputé de sa jambe gauche sous le genou. La revalidation physique et surtout psychique a été longue.


"J'ai peur de vivre avec ça tout le temps"

"Je pense toujours aux images que j'ai vues à l'aéroport parce que j'ai vraiment tout vu. Je suis resté très longtemps à l'intérieur, plus ou moins trente minutes... les flashes que je vois, c'est surtout les gens que j'ai vu morts ou bien le ventre ouvert, les gens qui n'ont plus de main, les enfants qui crient après leur maman et la maman qui est décédée juste à côté de moi... J'ai peur de vivre avec ça tout le temps, ça m'inquiète", racontait-il, il y a plusieurs mois.


"Cela m'a rappelé tout ce que je commençais à oublier"

Pour la première fois depuis ce traumatisme, il était parti en vacances ce mois d'août. Sur la côte espagnole, au sud de... Barcelone où une sanglante attaque terroriste a été perpétrée hier après-midi. "Quand j'ai entendu ça hier soir, j'étais à Castillon et je me suis dit que je devais venir à l'endroit où se trouvaient les victimes pour déposer des fleurs. J'ai aussi écrit des petits messages en soutien aux victimes. Je suis une victime des attentats de Bruxelles, cela m'a rappelé tout ce que je commençais à oublier. S'il y a des victimes, il y a l'association Life4Brussels (NDLR: Une association de soutien aux victimes fondées par sa femme et lui) pour aider toutes les victimes. On essaie d'être solidaires. Je sais ce que c'est d'être victime d'un acte terroriste, c'est difficile quand on a été blessé", a-t-il déclaré.


"J'ai fondu en larmes"

Il était présent lors de la minute silence respectée sur Las Ramblas à la mi-journée. "J'ai pleuré pendant la minute de silence, je ne vais pas vous mentir, j'ai fondu en larmes. C'est important pour les victimes de voir le soutien des gens", a-t-il confié.


 

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