Un afflux massif de migrants et de réfugiés en provenance de Turquie a été constaté ces derniers jours en Grèce, témoignant de leurs craintes quant à une éventuelle fermeture des frontières, ont indiqué mardi les Nations unies.
La Grèce est confrontée ces derniers jours à "un pic dans les arrivées" de migrants et de réfugiés, a déclaré mardi Melissa Fleming, porte-parole du Haut-commissariat pour les réfugiés (HCR) de l'ONU.
"8.000 personnes sont arrivées (lundi) dans les îles de la Mer Egée", a-t-elle ajouté, en précisant que "ce (mardi) matin, il y a plus de 27.000 personnes dans les îles grecques qui attendent soit leurs papiers, soit de pouvoir continuer leur route vers le continent".
Un haut responsable de la police grecque a confirmé mardi que "les arrivées ont recommencé à augmenter radicalement, avec pour ces dernières 24 heures quelque 8.000 arrivées, dont environ 5.000 pour Lesbos seule".
Lundi, "nous avons comptabilisé quelque 10.000 arrivées, dues notamment au temps clément, qui facilite les passages, et à la forte inquiétude des réfugiés au vu de la fermeture en cours des frontières en Europe. Ils se dépêchent dans l'espoir de pouvoir encore passer", a-t-il déclaré à l'AFP.
Pour le HCR, il est "très important, qu'ailleurs en Europe", les conditions d'accueil soient adaptées aux défis en cours, "faute de quoi le programme de réinstallation conclu en Europe en septembre dernier sera en sérieux danger, et pourrait même échouer".
Avec ces nouvelles arrivées relevées ces derniers jours, le seuil des 500.000 migrants et réfugiés arrivés en Grèce en 2015 est désormais franchi, selon le HCR.
Si l'on ajoute les migrants qui sont passés par d'autres pays que la Turquie, le nombre total d'arrivées en Europe via la Méditerranée depuis janvier est supérieur à 643.000 personnes.
Pour la porte-parole du HCR, l'un des grands défis de l'agence humanitaire est d'essayer de convaincre les réfugiés et migrants qu'il "y a d'autres endroits où ils seront bien reçus, que l'Allemagne, l'Autriche ou la Suède", trois pays qu'ils veulent rejoindre en priorité.
Le HCR a constaté que les passeurs ont baissé récemment leur prix, espérant pouvoir faire plus d'affaires, avant que les mauvaises conditions météo ralentissent les passages en bateau.
"Ils demanderaient entre 1.000 et 1.200 dollars par adulte, contre 1.500 à 2.000 auparavant, les enfants font la traversée à moitié prix, voire gratuitement", a-t-elle encore indiqué.
Selon Joel Millman, porte-parole de l'OIM (Organisation internationale pour les Migrations), cette baisse des prix pourrait aussi refléter la peur des passeurs devant un coup d'arrêt de la Turquie à leurs activités, après un récent accord avec l'UE.
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