L'auteur présumé de l'attentat de Barcelone, Moussa Oukabir, âgé de 17 ans, se trouvait parmi les terroristes abattus à Cambrils, selon le quotidien espagnol El Pais, qui cite des sources policières.
Moussa Oukabir est soupçonné d'avoir conduit la camionnette qui a fauché des dizaines de piétons jeudi soir sur les Ramblas, à Barcelone. L'attaque a été revendiquée par le groupe terroriste Etat islamique (EI).
Selon El Pais, Moussa Oukabir a été abattu dans la nuit de jeudi à vendredi à Cambrils, une ville touristique à 120 km au sud de Barcelone, où cinq "terroristes présumés" ont foncé dans la foule sur la promenade de bord de mer quelques heures après l'attentat de Barcelone. Tous ont été tués par la police.
Les deux attaques ont fait 14 morts, dont une Belge, et plus d'une centaine de blessés. Pour l'heure, quatre personnes, trois Marocains et un Espagnol, ont été interpellées pour les événements survenus au cours des dernières heures à Barcelone et Cambrils. Aucun d'entre eux n'avait d'antécédent lié au terrorisme.
Madrid signale à la France un véhicule en lien avec les attentats
La police espagnole a transmis vendredi le signalement d'un véhicule blanc de type Kangoo aux autorités françaises, dans le cadre de l'enquête sur les attentats jihadistes à Barcelone et Cambrils, a-t-on appris de source policière française.
"Les enquêteurs espagnols ont fait un signalement aux autorités françaises sur ce véhicule en lien avec les attentats", selon cette source confirmant une information du quotidien français Le Parisien. Le véhicule pourrait avoir passé la frontière franco-espagnole.
Au moins trois personnes encore recherchées
Trois autres personnes sont par ailleurs également recherchées, selon El Pais, une information confirmée par une source policière interrogée par l'AFP, qui signale que la liste pourrait encore s'allonger.
Le gouvernement régional de Catalogne a de son côté refusé de confirmer ces informations.
Des perquisitions étaient en cours vendredi vers 17h00 dans des appartements de Ripoll, a constaté un journaliste de l'AFP sur place.
Le porte-parole de la police régionale catalane, Josep Lluis Trapero, a déclaré que l'enquête laissait entrevoir l'existence d'un "groupe de personnes" ayant agi de concert en Catalogne, notamment à Ripoll et Alcanar.
"Des attentats de plus grande envergure"
"Ils préparaient un attentat ou plusieurs. L'explosion d'Alcanar a permis d'éviter (...) des attentats de plus grande envergure", a déclaré Josep Lluis Trapero, faisant allusion à l'explosion qui a fait un mort mercredi soir dans une maison de cette ville à 200 km au sud de Barcelone, dont les occupants, selon la police, préparaient un engin explosif.
"Ils n'avaient plus les matériels dont ils avaient besoin pour commettre ces attentats de plus grande envergure", a-t-il poursuivi, estimant que les attentats de Barcelone et Cambrils avaient ainsi été commis de "manière plus rudimentaire, dans le sillage des autres attentats perpétrés dans les villes européennes, mais qu'ils n'étaient pas de l'amplitude espérée" par les jihadistes.
Les identifications des assaillants sont toujours en cours, a expliqué M. Trapero, qui a par ailleurs expliqué qu'aucune des personnes identifiées n'était connue pour des faits de terrorisme, mais que certaines d'entre elles étaient connues des services de police pour des faits de délinquance.
Cinq "terroristes présumés" abattus, trois suspects interpellés
Avant le lever du soleil, cinq "terroristes présumés" avaient été abattus par les forces sécurité dans la station balnéaire de Cambrils, à 120 km au sud de Barcelone. Trois autres avaient été arrêtés dans deux autres localités de Catalogne dont Driss Oukabir, l'individu qui a loué la camionnette qui a foncé sur la foule sur les Ramblas.
Une quatrième personne a été interpellée, a annoncé vendredi en début d'après-midi la police catalane. Il s'agit d'un Espagnol à l'identité non révélée né à Melilla, enclave espagnole au Maroc. Il a été arrêté à Alcanar, à 200 km au sud de Barcelone, après l'explosion mercredi soir d'une maison dont la police croit que les occupants préparaient un engin explosif.
Les quatre personnes interpellées pour les événements survenus au cours des dernières heures à Barcelone et Cambrils, n'avaient pas d'antécédent lié au terrorisme, a annoncé la police catalane.
L'hypothèse des enquêteurs est que tous sont liés à l'attaque de jeudi après-midi à Barcelone, revendiquée par le groupe jihadiste Etat islamique, qui a déjà revendiqué des attentats similaires à Nice, Londres et Berlin.
Un policier et six civils blessés à Cambrils
Les autorités étaient toujours en train de recenser les victimes, d'au moins 24 nationalités différentes, selon la protection civile quand l'alerte a été donnée à Cambrils peu après minuit. Une Audi A3 fonçait sur la promenade de bord de mer, renversant les passants. Elle a percuté une voiture des Mossos d'Esquadra, la police catalane, et une fusillade a éclaté, selon le gouvernement régional. Quand l'opération a pris fin, "cinq terroristes présumés" étaient mort. Une femme a succombé à ses blessures vendredi midi. On compte également plusieurs blessés.
Les ceintures d'explosifs que portaient les "terroristes présumés" abattus à Cambrils étaient fausses, a annoncé le chef du département de l'Intérieur Joaquim Forn, à la radio Onda Cero.
Madrid, les attentats islamistes les plus meurtriers jamais commis en Europe
L'Espagne, troisième destination touristique au monde, avait été jusqu'ici épargnée par les attentats des jihadistes de l'EI qui ont touché d'autres capitales européennes, telles que Paris ou Bruxelles. Mais c'est à Madrid qu'avaient eu lieu les attentats islamistes les plus meurtriers jamais commis en Europe: le 11 mars 2004, des bombes avaient explosé dans des trains, faisant 191 morts. Ils avaient été revendiqués par un groupe de la mouvance al-Qaïda.
Cette expérience traumatisante et sa longue lutte contre les attentats terroristes des séparatistes basques de l'ETA, ont poussé l'Espagne à renforcer ses services de renseignement et à appliquer une politique d'arrestations préventives des suspects de jihadisme.
La Catalogne est l'un des lieux de concentration d'islamistes radicalisés
La Catalogne est avec Madrid et les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla au Maroc, l'un des lieux de concentration d'islamistes radicalisés. Plus d'un tiers des personnes condamnées pour des activités en rapport avec le terrorisme jihadiste résidaient en Catalogne, contre 35,4% dans la région de Madrid, selon un rapport du think tank Real Instituto El Cano. Les réactions d'indignation ont très vite afflué.
Une minute de silence
"Ils ne nous terroriseront pas. Toute l'Espagne est à Barcelone. Les Ramblas appartiendront de nouveau à tout le monde", a déclaré le roi Felipe VI dans un message du Palais royal. Le souverain devait participer à 12H00 à Barcelone à une minute de silence en solidarité avec les victimes de l'attentat. Le chef du gouvernement Mariano Rajoy s'était rendu dans la capitale catalane, où le gouvernement régional séparatiste prétend faire sécession de l'Espagne.
"Nous sommes unis dans la douleur. Mais nous sommes surtout unis par la volonté de mettre fin à cette folie et cette barbarie", a-t-il déclaré à la télévision, annonçant un deuil national de trois jours à partir de vendredi.
Belle solidarité
Barcelone s'était immédiatement mobilisée. Les employés de sécurité à l'aéroport ont mis fin à une grève, les taxis se sont mis à transporter gratuitement les voyageurs qui le nécessitaient. Des volontaires se sont précipités pour donner leur sang, au point que les autorités ont fait savoir que ce n'était plus nécessaire.
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