A l'approche de la COP26, le prince William a remis dimanche soir la première édition du prix Earthshot, récompensant le Costa Rica, la ville de Milan ou encore une société indienne engagée contre la pollution de l'air pour leurs solutions à la crise climatique.
Les lauréats dans chacune des cinq catégories (protéger et restaurer la nature, assainir l'air, revitaliser les océans, bâtir un monde sans déchets et restaurer le climat) ont reçu chacun un million de livres (1,17 million d'euros) pour les aider à développer leurs projets.
Parmi les 5 projets vainqueurs figurent Coral Vita, une ferme aux Bahamas élevant des coraux résistant au réchauffement climatique. La technologie AEM Electrolyser, des électrolyseurs modulaires qui transforment l'électricité renouvelable en hydrogène vert, une énergie propre, a aussi été récompensée.
Dans la catégorie "assainir l'air" a été distinguée la société indienne Takachar qui a développé une technologie portable bon marché qui se fixe aux tracteurs et convertit les résidus de récolte en bioproduits commercialisables, comme les engrais. Le but est d'éviter que les déchets agricoles soient brûlés, ce qui entraîne une pollution de l'air.
La ville de Milan, dans le nord de l'Italie, a aussi été récompensée pour son dispositif de lutte contre le gaspillage alimentaire. Lancé en 2019 avec l'objectif de diviser par deux les déchets d'ici 2030, ce programme récupère de la nourriture principalement dans les supermarchés et les cantines d'entreprises et la donne à des ONG qui la distribuent aux citoyens qui en ont le plus besoin.
La république du Costa Rica a également gagné un prix saluant ses efforts pour protéger les forêts, planter des arbres et restaurer les écosystèmes.
"Nous accueillons cette marque de reconnaissance avec fierté mais humilité. Ce que nous avons réalisé dans ce petit pays d'Amérique centrale peut être fait n'importe où", a déclaré le président du Costa Rica, Carlos Alvarado.
Dans une courte vidéo diffusée lors de la cérémonie retransmise à la télévision, le prince William a appelé à "s'unir pour réparer la planète". Il a souligné que les "actions que nous choisirons ou non de prendre dans les dix prochaines années détermineront le sort de la planète pour les mille années suivantes".
Le petit-fils de la reine Elizabeth II a annoncé que l'édition 2022 du prix Earthshot se déroulerait aux Etats-Unis.
La cérémonie s'était ouverte avec une performance spéciale du groupe de pop Coldplay, enregistrée en avance, avec 60 personnes pédalant pour fournir l'énergie.
Le naturaliste britannique David Attenborough, inlassable défenseur de l'environnement, s'est ensuite exprimé pour appeler à agir sans tarder.
Les actrices Emma Thompson, Emma Watson, l'acteur David Oyelowo, ainsi que l'attaquant du Liverpool FC Mo Salah, ont remis les prix.
Doté au total de 50 millions de livres sur dix ans (plus de 64 millions d'euros), le prix Earthshot, lancé en 2020, se veut "le prix environnemental mondial le plus prestigieux de l'histoire", inspiré par le programme lunaire du président américain John F. Kennedy qui avait contribué à l'avancement technologique de l'humanité.
- La reine agacée -
Il ambitionne de récompenser tant des personnes (militants, scientifiques, économistes, etc) que des entreprises, organisations, gouvernements, villes voire pays proposant des "solutions viables" à la crise climatique, permettant d'améliorer les "conditions de vie dans le monde, en particulier pour les communautés les plus exposées au changement climatique".
Fustigeant le tourisme spatial, le prince William a appelé cette semaine à se concentrer sur la Terre. "Certains des plus grands cerveaux et esprits de ce monde doivent essayer avant tout de réparer cette planète, pas essayer de trouver le prochain lieu où aller vivre", a-t-il déclaré.
Avant la cérémonie de remise des prix Earthshot, le prince Charles, sensibilisé de longue date à la cause environnementale s'est dit "très fier" de son fils "pour son engagement croissant envers l'environnement et la grande ambition du prix Earthshot" qui aidera "à trouver des solutions innovantes".
Lors de l'ouverture de la nouvelle session du Parlement gallois, la reine Elizabeth II avait elle-même exprimé lors d'un aparté son irritation au sujet des dirigeants mondiaux qui "parlent" du changement climatique, mais "n'agissent pas".
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