Le Britannique Boris Johnson a dit lundi espérer un retour à la quasi normale d'ici fin juin en Angleterre, en présentant sa stratégie de sortie du confinement qu'il veut "prudente" mais "irréversible" et qui commencera par la réouverture des écoles début mars.
Pays d'Europe le plus durement touché par le coronavirus avec plus de 120.000 morts, le Royaume-Uni s'est confiné pour la troisième fois en début d'année face à une explosion de l'épidémie due à un variant plus contagieux apparu dans le Sud de l'Angleterre, qui a conduit les hôpitaux au bord de la submersion.
Selon un calendrier décidé dans chacune des nations, le pays s'apprête désormais à relâcher un peu la vis, les restrictions et la campagne de vaccination massive ayant entraîné un repli des contaminations, des hospitalisations et des décès.
"Nous ne pouvons persister indéfiniment avec des restrictions qui affaiblissent notre économie, notre bien-être mental et physique", a expliqué le Premier ministre Boris Johnson devant les députés, présentant un plan en quatre grandes étapes pour l'Angleterre. "C'est pourquoi il est essentiel que cette feuille de route soit prudente mais aussi irréversible".
En Angleterre, nation la plus peuplée avec 56 millions d'habitants, les écoles seront les premières à bénéficier du relâchement des restrictions, avec une réouverture prévue le 8 mars.
A partir du 29 mars, la consigne de rester à la maison sera levée et les rassemblements en extérieur, limités à six personnes ou deux foyers différents, seront autorisés.
Les magasins non essentiels, les coiffeurs, les pubs - mais seulement en extérieur - et musées devront en revanche attendre le 12 avril. Les cinémas, hôtels, stades (avec maximum 10.000 personnes), l'hôtellerie-restauration (en intérieur) suivront le 17 mai, date à laquelle les membres de différents foyers pourront se rencontrer en intérieur.
Si la situation sanitaire le permet, les restrictions limitant les contacts sociaux seront levées le 21 juin au plus tôt, de même que la consigne de télétravail.
Les vaccins ont "changé la donne"
Boris Johnson a affirmé que toute décision serait prise en fonction des éléments scientifiques à sa disposition, comme l'efficacité des vaccins anti-Covid et le repli des hospitalisations.
Le gouvernement a fondé sa stratégie de sortie de crise sur la campagne de vaccination, lancée début décembre, qui bat son plein. Un adulte sur trois a déjà reçu une première dose, soit plus de 17,5 millions de personnes, et d'ici à mi-avril, les plus de 50 ans devraient tous avoir été partiellement vaccinés.
Le gouvernement a promis que tous les adultes se verront proposer une première injection de vaccin anti-Covid d'ici fin juillet.
"Je crois fondamentalement que le programme de vaccination a changé la donne en notre faveur", a souligné Boris Johnson.
Avant même ces annonces, certains secteurs économiques particulièrement touchés par la pandémie, comme l'hôtellerie-restauration, se sont toutefois désolés de ne pouvoir rouvrir plus rapidement.
"Le pub a toujours été plus qu'un simple endroit pour boire. C'est là que nous allons pour nous connecter, pour former une communauté", a défendu Emma McClarkin, directrice générale de la British Beer & Pub Association (BBPA), plaidant pour leur réouverture.
L'opposition travailliste défend la réduction de la TVA pour aider ce secteur. "Il faut faire en sorte de soutenir les entreprises" pour assurer leur "survie", a martelé dimanche le chef du Labour Keir Starmer.
Au Royaume-Uni, chacune des quatre nations du pays décide de sa stratégie en matière de déconfinement. En Ecosse et au Pays de Galles, les écoles ont rouvert progressivement à partir de lundi, en commençant par les plus petites classes de primaire.
Tout en se préparant à un déconfinement, le gouvernement a durci les contrôles aux frontières pour éviter l'importation de variants. Depuis lundi dernier, les résidents britanniques et citoyens irlandais arrivant en Angleterre en provenance de 33 pays classés en risque doivent observer dix jours de quarantaine dans un hôtel, à leurs frais.
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