Le Premier ministre britannique Boris Johnson a annoncé lundi le retour début décembre, après quatre semaines de reconfinement en Angleterre, à une stratégie locale contre le nouveau coronavirus, musclée et accompagnée d'un programme de dépistage massif.
Malgré les bonnes nouvelles qui se succèdent sur le front des vaccins, dont le projet britannique AstraZeneca/Oxford, le chef du gouvernement conservateur a averti que des restrictions devraient rester en place pendant plusieurs mois.
"Cela ne peut pas être un Noël normal et le chemin est long jusqu'au printemps", a déclaré Boris Johnson, à l'isolement après avoir été en contact avec une personne infectée, par vidéoconférence aux députés.
"Mais nous avons franchi une étape et l'issue est en vue. Nous devons résister au virus jusqu'à ce que le dépistage et les vaccins viennent à notre secours et réduisent la nécessité de restrictions", a-t-il ajouté, avant que son intervention ne soit coupée par des problèmes techniques, provoquant l'hilarité sur les bancs de Westminster.
Le Royaume-Uni, pays européen le plus endeuillé par la pandémie, dénombre plus de 55.000 morts de personnes testées positives au nouveau coronavirus et plus de 1,5 million de cas positifs.
Après quatre semaines de confinement général décrété le 5 novembre, l'Angleterre reviendra à des restrictions imposées localement en fonction de l'incidence du virus selon un système à trois niveaux qui sera toutefois renforcé.
Bonne nouvelle pour les fans de football: ils pourront revenir dans les stades début décembre, dans les zones les moins touchées par le virus. Le nombre de spectateurs autorisé à assister aux matchs dépendra du niveau d'alerte de chaque région, qui sera dévoilé jeudi, sans jamais dépasser 4.000.
Partout en Angleterre, les magasins non essentiels et salles de sport pourront rouvrir, et les services religieux et les mariages reprendre.
Les habitants pourront désormais se réunir à six maximum. Pendant le confinement, il n'était possible de voir qu'une personne maximum à l'extérieur de son domicile, dans un parc, par exemple.
Dépistage plutôt qu'isolement
Là où ils pourront rouvrir, les pubs et restaurants prendront leurs dernières commandes à 22H00 et fermeront une heure plus tard.
Les restrictions devraient être assouplies pour quelques jours à Noël et des discussions sont en cours entre le gouvernement et les autorités de l'Ecosse, du Pays de Galles et de l'Irlande du Nord pour tenter d'avoir une approche unifiée, chaque province britannique décidant de sa propre stratégie sanitaire.
Le chef de l'opposition travailliste, Keir Starmer, a qualifié l'approche locale de "risquée", rappelant qu'elle n'avait "pas marché" précédemment, aboutissant au confinement général en novembre.
Le gouvernement compte sur les vaccins en cours de développement pour sortir du tunnel que représente la pandémie.
Boris Johnson a salué dans le vaccin d'Astra-Zeneca avec l'Université d'Oxford, efficace à 70% en moyenne et jusqu'à 90% dans certains cas, une "merveilleuse réalisation scientifique britannique": "Nous avons commandé 100 millions de doses du vaccin d'Oxford, et plus de 350 millions (de doses de vaccin) au total".
Son plan pour l'après-confinement s'accompagnera d'un programme de dépistage massif et rapide des populations dans les zones classées à risque "très élevé", à l'instar de l'expérience menée "avec succès" à Liverpool (nord-ouest), où plus de 200.000 personnes ont été testées depuis début novembre, a indiqué le gouvernement dans un communiqué.
A terme, les personnes entrées en contact avec un cas positif pourront également se faire tester régulièrement, leur permettant d'échapper à un isolement de 14 jours actuellement obligatoire, comme celui auquel est soumis le Premier ministre.
Un projet pilote sera lancé la semaine prochaine à Liverpool et sera étendu, en cas de succès, aux soignants en décembre puis au reste du pays en janvier.
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