Les nouvelles "zones rouges" italiennes instaurées pour lutter contre l'épidémie de Covid-19 se préparaient jeudi à un nouveau confinement, dans un contexte de colère croissante contre le gouvernement, teintée de peur et de résignation.
La Lombardie, le Piémont et le Val d'Aoste au nord, ainsi que la Calabre au sud, ont été déclarées "à haut risque" et retournent vers un confinement plus léger cependant que celui du printemps dernier. Si le télétravail est encouragé, la capacité des transports publics réduite et les lycées fermés par exemple, il sera toujours possible de se rendre sur son lieu de travail ou de sortir pour des raisons de santé. Les Pouilles et la Sicile ont elles été désignées orange, correspondant à un risque moyen, tandis que le reste de l'Italie a été désigné jaune. "C'est une gifle pour la Lombardie", s'est indigné le président de la région, Attilio Fontana, membre du parti d'opposition d'extrême droite, la Ligue, accusant le Premier ministre Giuseppe Conte d'avoir utilisé des données qui n'étaient pas à jour en prenant la décision de classer sa région dans la zone rouge. Le président du Piémont Alberto Cirio, lui aussi de droite, a également demandé à Rome d'expliquer pourquoi la décision de fermer certaines régions "a été prise sur la base de données datant d'au moins dix jours".
Au total, le reconfinement concerne 16 millions d'Italiens. Le nord de l'Italie a été le plus durement touché par la pandémie, qui a frappé la péninsule fin février, entraînant un confinement généralisé début mars, avec de très lourdes conséquences économiques et sociales. Depuis, le virus a fait près de 40.000 victimes, alors que le pays affronte une seconde vague de Covid-19. A Milan, capitale de la Lombardie, comme à Turin, Gênes ou Rome, des manifestations contre les restrictions ont été émaillées de violences ces dernières semaines. Mais la population locale se montre aussi résignée tant le traumatisme du printemps reste vivace. "Mes clients ont très peur, très peur. La semaine dernière, je n'avais que deux clients par jour, parfois même un seul, donc il n'y a pas de réel avantage pour moi à rester ouvert. Il n'y a plus personne dehors, les bureaux sont vides", assure à l'AFP Francesco Puccio, un coiffeur de Milan, capitale de la Lombardie. Un nouveau verrouillage "pourrait être la bonne chose à faire s'il donne des résultats", a déclaré à l'AFP Nicola Bilotta, propriétaire d'un kiosque. Outre les mesures de confinement imposées région par région, un un couvre-feu sera appliqué sur tout le territoire national à partir de vendredi, de 22H00 à 05H00.
A Rome, ces restrictions représentent "une tragédie" pour Antonio Paravano, 71 ans, employé dans la restauration. "Nous fermons déjà à 18H00, c'est une tragédie. Nous avons essayé de nous réinventer lors du précédent confinement avec les livraisons de nourriture à domicile, mais cela n'a pas marché", dit-il.
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