Le changement d'heure, c'est cette nuit. À 2h du matin, il sera 3h. En septembre dernier, la commission européenne avait recommandé de supprimer ce changement dès cette année. Elle se basait sur une consultation publique. Mais la date a été repoussée à 2021 car le délai était trop court pour que les pays décident s'ils restaient à l'heure d'été ou à celle d'hiver.
Les avis divergent. Les Pays-Bas semblent vouloir garder l'heure d'hiver. La France plutôt celle d'été. La Belgique a déjà évoqué plusieurs fois l'importance de garder la même heure dans les pays du Benelux.
La question est importante car le choix aura des conséquences directes sur notre santé.
La plus bénéfique pour notre santé?
Du point de vue de la santé, garder l'heure d'hiver serait préférable selon Gilles Vandewalle, chercheur à l'Université de Liège. "L'heure d'été, c'est celle qui est la moins naturelle, celle qui est la plus éloignée de notre rythme naturel. L'heure d'hiver correspond mieux à ce qu'on devrait recevoir normalement. On va donc avoir plus de lumière le matin avec l'heure d'hiver. Or, cette lumière du matin est très importante pour envoyer un signal fort à notre horloge biologique, réguler notre sommeil et notre humeur de façon correcte", précise-t-il.
Garder l'heure d'été pourrait avoir des conséquences sur notre organisme. "Si on n'a pas cette lumière, il y a une série de personnes plus susceptibles qui vont se montrer de moins bonne humeur, qui vont moins bien dormir. Ça va avoir un impact sur leur fatigue la journée. D'après les données scientifiques qu'il y a pour l'instant, l'heure d'hiver, qui est en fait l'heure standard, est bien mieux que l'heure d'été", indique Gilles Vandewalle.
Notre crainte, c'est qu'on se retrouve en 2021 au même point, à décider un peu trop vite et sur base de mauvaises informations
Ce que le scientifique redoute par-dessus tout, c'est que les politiques décident à la va-vite. "L'automne passé, il y a eu pas mal de remous là-dessus parce qu'il était annoncé qu'on n'allait plus changer d'heure au mois de mars. C'est-à-dire ce dimanche. On a botté en touche pour deux ans supplémentaires sans, j'ai l'impression, une réelle réflexion de fond. Ça nous laisse du temps. Mais les données scientifiques sont toujours insuffisantes pour réellement affirmer avec certitude ce qui va être le plus amélioré ou le plus affecté par tel ou tel horaire. On n'a encore réuni personne autour de la table pour savoir ce qui était vraiment le mieux, en fonction peut-être d'autres facteurs. Notre crainte, en tant que chercheurs, c'est qu'on se retrouve en 2021 exactement au même point qu'aujourd'hui, à décider un peu trop vite, et sur base de mauvaises informations, de ce qui va être appliqué pour longtemps par après", confie Gilles Vandewalle.
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