Le conservateur espagnol Mariano Rajoy a prêté serment lundi pour un deuxième mandat de président du gouvernement en présence du roi Felipe VI, avant de se consacrer pendant trois jours à la formation d'un nouveau cabinet.
"Je jure de remplir fidèlement les obligations de président du gouvernement en faisant preuve de loyauté à l'égard du roi", a dit Mariano Rajoy, 61 ans, une main posée sur la Constitution espagnole, lors d'une cérémonie retransmise en direct à la télévision.
Il a ensuite été salué par le roi Felipe VI, intronisé en juin 2014, et qui a signé dimanche son premier décret nommant un chef du gouvernement.
M. Rajoy a prévu de consacrer les trois jours qui viennent à la formation de son prochain gouvernement, qui travaillera dans un contexte très différent de celui du premier cabinet.
Entre 2011 et fin 2015, son Parti populaire (PP) disposait d'une majorité absolue au Congrès des députés, qui lui permettait de gouverner à sa guise.
Désormais, il devra composer avec un Congrès où son parti n'a que 137 élus sur 350, et où chaque grande réforme devra faire l'objet de tractations avec les centristes de Ciudadanos (32 députés) et d'autres formations: nationalistes conservateurs basques ou catalans, ou socialistes.
Selon un haut responsable de son parti, Mariano Rajoy n'a rien laissé filtrer de ses intentions et préviendra les ministres "une demi-heure avant".
Cet élu conservateur table cependant sur le départ de ministres en âge de prendre leur retraite, en particulier le ministre de l'Intérieur Jorge Fernandez Diaz, controversé pour avoir cherché à tendre des pièges judiciaires aux indépendantistes catalans ou pour des lois jugées liberticides par la gauche.
Le ministre de la Défense Pedro Morenes et le ministre des Affaires étrangères José Manuel Garcia Margallo pourraient également être écartés.
Mariano Rajoy garderait, selon ce haut responsable, la vice-présidente Soraya Saenz de Santamaria ou encore Fatima Bañez, ministre de l'Emploi qui a mené une réforme du droit du travail décriée à gauche car elle a rendu les licenciements moins coûteux. Enfin, il pourrait aussi annoncer l'arrivée de la secrétaire générale du PP Maria Dolores de Cospedal, une proche.
M. Rajoy a lui-même annoncé que sa décision serait prise jeudi, à la veille du Conseil des ministres hebdomadaire.
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