L'Italie, désormais pays le plus touché par l'épidémie de coronavirus après la Chine, a mis dimanche un quart de sa population en quarantaine, une mesure inédite en Europe décidée par Rome pour tenter d'endiguer la maladie qui a contaminé plus de 109.000 personnes dans le monde et fait un premier mort sur le continent africain. Le gouvernement a pris par décret dimanche des mesures de confinement de plus de 15 millions d'habitants du nord du pays, valables jusqu'au 3 avril.
Dans la région de Lombardie et dans quatorze provinces italiennes, vaste zone allant de Milan à Venise, les entrées et sorties sont désormais étroitement limitées. Onze communes de Lombardie et Vénétie avait déjà été placées en quarantaine le 23 février.
Fabio Laera, est un expatrié belge à Milan. Il est actuellement chez lui en quarantaine. Il a déclenché le bouton orange pour témoigner. "Quand le virus est arrivé à Milan, on nous a dit de ne pas s'inquiéter, que c'était comme la grippe", se souvient le jeune homme.
"Mais maintenant tout est à l'arrêt. Cela fait un mois que toutes les salles de sport sont portes closes. Les magasins ferment leurs portes désormais à 18h. Tous les restaurants sont fermés. On ne vit plus, ici, à Milan. Pendant un mois, je ne pourrai plus aller au travail parce que dans l'exercice de mes fonctions de coiffeur, je ne peux pas tenir la distance minimale de sécurité imposée qui est de 1 mètre. Je me retrouve donc sans travail", déplore Fabio.
Jusqu'au 3 avril, si tout se passe bien, le salon de coiffure dans lequel Fabio travaille sera fermé. "On nous a dit qu'on pouvait sortir de chez nous mais limiter au maximum les déplacements", témoigne l'expatrié belge.
Un retour en Belgique possible?
Cette nuit, après l'annonce du gouvernement, Fabio a consulté les médias et les réseaux sociaux et s'est demandé si lui aussi allait quitter
le nord de l'Italie: "J'y ai réfléchi mais je pense que la meilleure décision est de rester ici et de ne pas prendre le risque d'infecter toute ma famille en Belgique. De toute façon, des postes de contrôle de la police vont être instaurés et on ne pourra bientôt plus quitter la Lombardie."
Si Fabio nous a contactés, c'est aussi pour mettre en garde ses compatriotes belges: "Tous les jours ici en Italie, on a vu le nombre de cas augmenter. Et on s'est dit que cela allait passer. On n'a pas respecté les consignes et pris assez tôt des précautions", regrette Fabio. Et de conclure: "Je pense qu'il faut faire attention. Il ne faut pas prendre cela à la légère."
Quelles sont les consignes à suivre si on présente des symptômes et qu'on revient d'une région avec des cas déjà recensés ?
Les consignes sont les mêmes pour tout le monde. Une personne qui présente de symptômes grippaux en général : apparition brutale de température (à partir de 38 ), signes respiratoires, dyspnée (difficulté respiratoire) etc. qui revient d’une région à risque (nord de l’Italie, pays asiatiques, le département de l’Oise en France…) dans laquelle elle a séjourné dans les 14 jours. Dans ce cas-là, il faut prendre des précautions particulières: il faut téléphoner au médecin généraliste, surtout ne pas se rendre aux urgences parce que là on va entrer en contact avec un tas d’autres personnes, si jamais on est porteur du virus on va le diffuser. Donc téléphoner au médecin, lui expliquer la situation et le médecin soit ira à domicile, soit fera venir le patient à un moment où il n’y a personne dans sa salle d’attente.
Quels sont les groupes à risque ?
Les groupes à risque sont les personnes âgées et les personnes fragilisées (maladies chroniques).
Où trouver des explications sur le coronavirus ?
Il y a deux sites internet:
www.sciensano.be
www.info-coronavirus.be
Un numéro vert est également activé: 0800 14 689
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