(Belga) Le secrétaire d'Etat à l'Asile et la Migration Theo Francken (N-VA) veut refuser l'accès au revenu d'intégration sociale (RIS) aux citoyens européens, afin d'éviter les abus. Son partenaire de coalition CD&V estime que cela doit être apprécié au cas pas cas et avertit que les règles européennes en décident autrement.
L'an dernier, la Belgique a retiré le titre de séjour à 1.702 citoyens européens car ils constituaient une "charge déraisonnable" pour notre sécurité sociale, rapportait jeudi Het Laatste nieuws sur base de données transmises par Theo Francken. En 2014, ils étaient 2.042, et 720 pour les six premiers mois de cette année. Si un Européen veut rester plus de trois mois en Belgique, il doit travailler, prouver qu'il a des chances réelles sur le marché du travail ou qu'il dispose de ressources financières suffisantes. Il est question de "charge déraisonnable" sur la sécurité sociale lorsque quelqu'un touche un revenu d'intégration sociale durant trois mois d'affilée alors qu'il ne réside pas dans le pays depuis au moins trois ans. Le ministre veut maintenant révolutionner le système. "Nous sommes favorables à une approche préventive", indique le cabinet du ministre. Selon le CD&V, cette réforme n'est pas possible. "Dans un marché unique de la libre circulation des travailleurs, ils ont les mêmes droits. On ne peut donc pas les supprimer automatiquement. Les règles européennes ne disent pas non plus qu'il ne peut pas y avoir de charge sur la sécurité sociale", a réagi la députée Nahima Lanjri. La démocrate-chrétienne estime en outre que les dossiers doivent être examinés au cas par cas. "On ne peut tout de même par dire: 'vous pouvez venir travailler, mais au moindre pépin, on vous met dehors'. La situation peut-être très différente en fonction de chaque personne." 27% des bénéficiaires européens d'un RIS le perçoivent pendant plus de deux ans, a rapporté pour sa part Sudpresse sur base d'informations relayées par le ministre de l'Intégration sociale, Willy Borsus. Les plus concernés sont les Italiens, les Français, les Roumains et les Bulgares. Les bénéficiaires européens représentent au total 8,1% des minimexés, soit 9.423 personnes, sur 116.138 bénéficiaires d'un RIS en 2015. (Belga)
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