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Fusillade: à Munich, la solidarité pour conjurer l'horreur

 
 

Munichois ouvrant les portes de leur maison, hôtels proposant des chambres gracieusement aux habitants errant: Munich a connu un vaste élan de solidarité à l'occasion de la fusillade qui a provoqué un état de siège pendant des heures dans la métropole.

La chancelière Angela Merkel a salué samedi l'attitude des Munichois, qui "se sont serrés les coudes, ont ouvert leurs portes à des étrangers qui ne pouvaient rentrer chez eux et ainsi montré comment il faut vivre dans une société libre et solidaire".

Le phénomène a déjà été constaté dans d'autres villes frappées par des tragédies, en particulier lors des atentats à Paris le 13 novembre, à Bruxelles ou, pour remonter encore plus loin à New York lors des attentats du 11 septembre 2001.

A Munich, très vite après le début de la fusillade, peu avant 16H00 GMT, au moment où la police suspendait entièrement le réseau de transports publics, les propositions d'abris se multipliaient déjà sur les réseaux sociaux.

Sur Twitter, le mot-clé #opendoor ("ouvrez les portes") offrait la possibilité de trouver un abri, le temps que les transports se remettent en marche. "Nous avons de la bière et un endroit pour dormir près de Prinzregentenplatz/Max Weber Platz", tweetait ainsi @JoTaucher.

Troisième ville d'Allemagne avec 1,5 million d'habitants, Munich était sous le choc samedi après qu'un jeune Germano-Iranien de 18 ans a abattu la veille au soir neuf personnes et blessé 16 autres, dans une crise de folie meurtrière, avant de se donner la mort.

La générosité des Munichois durant cette nuit cauchemardesque a été largement saluée.

- Au milieu du deuil, l'espoir -

"Voir comment la population de Munich a réagi, les initiatives qui ont été prises pour offrir protection et aide aux gens, cette solidarité m'a vraiment profondément impressionné", a confié le ministre bavarois des Finances, Markus Söder. "Au milieu du choc et du deuil, il y a toujours l'espoir", s'est-il félicité.

Une jeune femme, Tamara, a expliqué à l'AFP qu'elle était en train de faire des courses dans le centre commercial lorsque la fusillade a commencé. Elle, son mari turc et leurs deux enfants de 2 et 4 ans se sont alors retrouvé sans nulle part où aller après que leur rue a été bouclée par les forces de l'ordre.

"Tout est arrivé si vite. Nous avons simplement réalisé ce qui était en train de se passer lorsque nous avons vu les infos à la télévision. On nous a dit de quitter le centre commercial aussi vite que possible et nous avons d'abord cru à une fausse alerte", explique-t-elle.

Lorsqu'ils ont réalisé qu'ils ne pourraient pas retourner à leur domicile, ils ont cherché à s'abriter dans un immeuble voisin.

"Nous sommes rentrés dans l'ascenceur et sommes allés jusqu'au 14e étage où nous avons sonné à une porte. Il y avait une poussette (...) et nous nous sommes dit, OK, si quelqu'un ouvre la porte, ça sera une autre famille. Nous avons des enfants nous aussi (...) Mais nous ne les connaissions pas".

Dans le centre ville, les hôtels ont eux aussi proposé un abri, permettant aux gens de rester dans le hall lorsqu'aucune chambre n'était libre.

Samedi matin, une forte présence policière était toujours présente autour du centre commercial, où les experts de la police étaient à la recherche d'indices.

Tout près, les gens déposaient des fleurs et des bougies en hommage aux victimes. Sur une pancarte, on pouvait lire cette simple inscription manuscrite : "Pourquoi?"

Meszaros, un Hongrois de 78 qui vit dans le secteur depuis plus de 40 ans, s'interroge : "qu'est-ce qui peut passer dans la tête de quelqu'un" pour commettre une telle tuerie? "Que ressentent ces amis et sa famille?".


 

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