L'heure était à l'accalmie sur le front des incendies au Portugal et en France, où les pompiers restaient mobilisés vendredi pour combattre les flammes, pendant que l'Espagne s'inquiétait de la multiplication suspecte de feux.
Alors que plus de 1.500 pompiers continuaient de combattre six incendies majeurs dans plusieurs régions du nord du Portugal, soit moitié moins que la veille, le gouvernement a annoncé que deux avions bombardiers d'eau lourds, mis à disposition par la Russie dans le cadre d'un accord bilatéral, arriveraient samedi en renfort.
Après avoir activé mercredi le Mécanisme européen de protection civile, Lisbonne a déjà vu son dispositif renforcé par un avion italien et deux appareils procurés par le Maroc, venus s'ajouter à deux Canadair espagnols déjà à l'oeuvre depuis le début de la semaine.
Profitant de conditions météo plus favorables, les pompiers avaient pu gagner un peu terrain sur les flammes dans la nuit de jeudi à vendredi.
"Les conditions météo ont été meilleures cette nuit, le vent s'est un peu calmé et nous avons pu faire des progrès dans le combat contre les feux. La nuit précédente nous avions dû nous concentrer sur la défense des populations et leurs habitations", a déclaré un responsable de l'autorité nationale de protection civile cité par l'agence Lusa.
A Madère, archipel portugais situé au large des côtes marocaines, un front d'incendie était toujours actif dans l'ouest de l'île principale, mais aucune maison n'était menacée, selon les autorités locales.
Ces derniers jours les flammes avaient causé la mort de trois personnes, entraîné l'évacuation d'un millier d'autres et ravagé de nombreux hectares, une "catastrophe naturelle" selon les autorités locales.
D'après elles, l'ampleur de l'incendie s'explique par des conditions météorologiques particulièrement défavorables.
- Piste criminelle -
En France, où les feux ont également détruit des milliers d'hectares dans le sud depuis mercredi, les pompiers s'employaient vendredi à noyer les braises pour éviter une reprise du feu dans le nord et l'ouest de Marseille. Plusieurs incendies attisés par des vents violents avaient ravagé plus de 3.000 hectares de végétation et menacé des quartiers d'habitation.
Selon un dernier bilan des autorités jeudi soir, trois personnes ont été blessées, dont une gravement. Trois habitations et deux commerces ont été détruits, une école et 17 habitations endommagées. Quatre pompiers avaient aussi été blessés
Plus à l'ouest, dans les environs de Perpignan, le feu était également maîtrisé et les 60 habitants d'un village évacué jeudi ont pu regagner leur domicile.
Quelque 600 pompiers se trouvaient encore sur place et des avions bombardiers d'eau sont venus arroser les reliefs, selon les secours.
Le président François Hollande a évoqué jeudi la possibilité d'une piste criminelle pour certains de ces incendies. La justice a ouvert une enquête après l'interpellation d'un homme à proximité d'un départ de feu près de Vitrolles (sud), qui a été placé en garde à vue.
L'Espagne exprimait également sa crainte quant à l'éventualité d'incendies criminels en Galice. En cinq jours, quinze feux en majorité d'origine suspecte ont ravagé 5.700 hectares de cette région située sur la côte atlantique.
Cinq d'entre eux progressaient encore vendredi matin, dont trois menaçaient des habitations. Les dix autres avaient pu être "stabilisés" ou "contrôlés", d'après le gouvernement régional, mais ne sont pas encore éteints.
"On ne peut pas le confirmer, jusqu'à ce que la police établisse les causes, mais il est certain que dans les derniers jours, différents engins incendiaires ont été découverts sur place", a expliqué à l'AFP une source au sein de l'administration régionale.
Par ailleurs, l'île de La Palma de l'archipel espagnol des Canaries n'avait toujours pas contrôlé vendredi l'incendie - provoqué par un homme - qui a ravagé 4.800 hectares de pins depuis le 3 août, selon les déclarations d'un porte-parole des services d'urgence du gouvernement autonomeà l'AFP. Ce feu a coûté la vie à un garde forestier.
Vos commentaires