La compagnie 'Wow Air" arrête ses activités. Tous les vols sont purement et simplement annulés. La compagnie islandaise était active en Belgique depuis 2017. Elle proposait notamment des vols vers les États-Unis ou le Canada à très bas prix, 150€ pour un vol Bruxelles New-York par exemple.
Dernière victime en date de la bataille de l'Atlantique, la compagnie islandaise à bas coûts WOW Air a cessé jeudi ses opérations et annulé tous ses vols, bloquant des milliers de passagers en Europe et en Amérique du Nord. WOW Air, qui transporte plus d'un tiers des voyageurs en Islande, n'avait plus aucun investisseur pour espérer un redressement depuis que sa compatriote Icelandair s'était retirée des négociations en vue d'une reprise. "WOW Air a cessé ses opérations. Tous les vols WOW Air sont annulés", a annoncé le transporteur dans un communiqué. La concurrence toujours forte des low-cost sur les routes transatlantiques et le regain des cours du carburant ont miné les performances de WOW Air. La compagnie a invité les passagers lésés par l'annulation des liaisons aériennes à "vérifier les vols disponibles avec d'autres compagnies aériennes".
Leur rêve démarre mal
Des dizaines de passagers se sont rapidement retrouvés bloqués jeudi matin à l'aéroport de Reykjavik, où une trentaine de vols WOW Air ont été annulés, notamment en provenance ou à destination de Paris, New York et Montréal. Le gouvernement estime à 4.000 le nombre de voyageurs bloqués - dont 1.300 en transit. Rencontrés par l'AFP, deux touristes portugais, Cristiana et Nuno Barrocas, en escale en Islande, se sont précipités à l'aéroport après avoir appris la nouvelle. "Notre rêve, c'est de faire un tour du monde mais le départ de l'aventure est pire que prévu", se désole le couple, dont le vol Copenhague-Reykjavik avait déjà accusé un retard mercredi. En échange universitaire en Belgique, Charles Ouellet, originaire du Canada, devait lui rentrer à Montréal - via Reykjavik - le 3 avril. "Je vais voir si je peux me faire rembourser (par mes assurances)", indique l'étudiant de 28 ans, qui attend maintenant de savoir si certaines compagnies proposeront des tarifs préférentiels pour les voyageurs WOW Air.
Accords avortés
En 2018, WOW Air, qui emploie un millier de personnes, a transporté 3,5 millions de passagers vers 27 destinations en Amérique du Nord, en Europe et en Israël. Mais le transporteur, déficitaire, a réduit la voilure ces derniers mois, en vendant des avions et en supprimant des dizaines d'emplois. Sur les neuf premiers mois de 2018, la compagnie a affiché une perte avant impôts de près de 42 millions de dollars (37 millions d'euros). Après le premier retrait d'Icelandair dans la course au rachat de WOW Air fin 2018, le fonds d'investissement spécialisé dans le transport aérien Indigo Partners avait signé un accord de principe pour entrer au capital de WOW Air à hauteur de 49%. Le 21 mars, la société américaine d'investissement a toutefois renoncé à son offre de reprise tandis qu'Icelandair annonçait reprendre les négociations pour le rachat de sa compatriote... avant son retrait définitif annoncé dimanche.
La compagnie low cost avait depuis lancé des discussions avec ses créanciers afin de trouver un accord de restructuration - dont la conversion de la dette actuelle en capital. Lundi, ses créanciers avaient approuvé la conversion de leurs obligations en capital à hauteur de 49% de la dette de la compagnie, mais celle-ci devait cependant encore trouver des acquéreurs pour les 51% restants afin d'éviter la faillite.
Prévisions alarmistes
"Je ne me pardonnerai jamais de ne pas avoir agi plus tôt car il est évident que WOW est une compagnie aérienne incroyable et que nous étions sur la bonne voie pour faire à nouveau de grandes choses", a écrit le PDG et fondateur de la compagnie, Skuli Mogensen, dans une lettre adressée au personnel. La faillite du transporteur, fondé en 2011, entraînerait une contraction du PIB de 3%, la chute de la couronne et une hausse de l'inflation, selon le gouvernement. Certains analystes jugent toutefois ces prévisions alarmistes. Le ministre islandais des Transports a annoncé à la presse le lancement d'un plan d'urgence à destination des voyageurs bloqués dans les aéroports, sans donner davantage de détails.
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