Des centaines de milliers de jeunes Européens ont séché l'école vendredi selon les organisateurs d'une grande journée de mobilisation mondiale pour placer le changement climatique au coeur des élections européennes de dimanche.
En Allemagne, ils étaient 320.000 à défiler au cours de plus de 200 actions, selon le mouvement "Friday for future", à l'origine de ces mobilisations.
A Berlin, 15.000 élèves, selon les organisateurs, se sont rassemblés à la mi-journée devant l'emblématique Porte de Brandebourg. Des rassemblements importants ont également eu lieu à Hambourg (17.500 manifestants, selon la police) à Francfort (4.500 personnes) pour marcher vers la Banque centrale européenne ou encore à Leipzig (5.000).
Par ailleurs, des dizaines de YouTubeurs ont appelé leurs millions d'abonnés en Allemagne à voter aux Européennes contre les partis de la coalition d'Angela Merkel en raison de leur manque d'engagement sur le climat, une démarche inédite.
"Le climat maintenant, les devoirs plus tard!", "Ne la faites pas exploser, les bonnes planètes sont difficiles à trouver", pouvait-on lire sur les pancartes des jeunes à Berlin. Ou encore un peu partout le désormais traditionnel "Il n'y a pas de planète B". "Faites l'amour, pas du CO2", proclamait une autre pancarte.
- "Irréversible" -
Dans une tribune au journal allemand Süddeutsche Zeitung, la jeune égérie du mouvement "Fridays for Future" Greta Thunberg et son alter ego allemande Luisa Neubauer ont lancé un appel fervent en faveur d'une mobilisation la plus large possible en Europe et dans le monde.
"Il est temps pour nous tous de résister à l'échelle mondiale", écrivent-elles.
"Nous avons le sentiment que de nombreux adultes n'ont pas encore complètement compris que nous les jeunes ne pouvons pas arrêter la crise du climat tout seuls", ajoutent-elles.
Greta Thunberg, 16 ans, s'est fait connaître en brandissant seule tous les vendredis une pancarte "grève de l'école pour le climat" devant le Parlement de Stockholm. Peu à peu, son initiative a gagné plusieurs pays et des milliers de jeunes ont commencé à descendre dans la rue chaque vendredi.
Elle-même a pris vendredi la tête d'une manifestation d'environ 4.000 jeunes à Stockholm. A Oslo, plusieurs centaines de jeunes ont défilé, soutenus par la Première ministre Erna Solberg. Dans la foule, des panneaux inventifs comme "La terre sera bientôt plus chaude qu'un jeune Leonardo di Caprio".
Les jeunes sont aussi descendus dans les rues de Prague, comme dans une dizaine d'autres villes tchèques, ainsi qu'en France.
"Votez pour le climat, pas pour l'argent. Votez aux élections pour une vie meilleure, pas pour le charbon", a lancé une des figures du mouvement dans ce pays, Anna Mezgerova, 15 ans.
Des milliers de jeunes - dont environ 15.000 à Paris - étaient de nouveau dans la rue dans plusieurs villes françaises. "Désolé maman, je sèche comme la planète", "The Chaud must not go on", "Les calottes sont cuites", proclamaient pancartes et slogans.
"Et un, et deux et trois degrés, c'est un crime contre l'humanité, et quatre et cinq et six degrés, c'est la fin de l'humanité", ont scandé les manifestants à Strasbourg (nord-est).
Dans le cortège à Lyon, Fleur, lycéenne, s'était dessiné deux traits verts de guerrière du climat sur les joues: "Je suis là pour inciter les gens à voter Verts dimanche parce que nous on peut pas le faire".
A Vienne, la manifestation a mobilisé quelque 1.500 personnes, selon la police. Les manifestants se sont notamment rendus devant la représentation de l'Union européenne où ils ont remis une urne remplie de "bulletins de vote pour l'avenir".
- "Dans le même bateau" -
D'autres manifestations ont drainé des milliers de jeunes à Genève et Lausanne, Rome, Milan, Florence, Palerme, Barcelone ou Madrid, où les manifestants réunis à Puerta del Sol ont rappelé qu'"on est tous dans le même bateau".
A Bruxelles, 7.500 jeunes participé, selon la police, à un rassemblement qui devait se poursuivre par un festival de musique.
Ces mobilisations de la jeunesse ont largement contribué ces derniers mois à ramener la question climatique parmi les principales préoccupations des adultes, et en haut des agendas des partis politiques.
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