L'Union européenne a fait un "premier pas" avec l'accord sur la répartition de 120.000 réfugiés mais reste "très loin" d'une solution globale qui passe par des quotas durables, a estimé jeudi la chancelière allemande Angela Merkel.
"Nous avons vu un premier pas, mais nous sommes très loin de là où il faut aller", a estimé M. Merkel devant la chambre des députés au lendemain d'un sommet de l'UE sur la crise migratoire sans précédent à laquelle l'Europe est confrontée.
"Je suis absolument convaincue que l'Europe n'a pas seulement besoin d'une répartition ponctuelle mais surtout d'une procédure durable sur la répartition des réfugiés entre Etats membres", a-t-elle dit, réaffirmant la position allemande et son soutien aux propositions de quotas en ce sens de la Commission européenne.
La répartition de 120.000 réfugiés entre pays européens décidée mardi a été combattue par plusieurs Etats, la Hongrie et la Slovaquie en tête. Et ceux-ci restent dès lors aussi totalement opposés à l'instauration de quotas non-plafonnées.
L'Allemagne s'attend à devoir accueillir en 2015 entre 800.000 et un million de demandeurs d'asile, un record pour le pays et pour l'Europe.
Alors que la Hongrie est très critiquée pour son traitement des migrants voulant traverser son territoire vers l'Allemagne et la construction de clôtures à sa frontière, Mme Merkel a rappelé les grands principes de l'UE.
"L'UE est une communauté de valeurs, de droits et de responsabilités", a-t-elle dit, "des critères minimaux sont en vigueur en Europe pour l'accueil et le traitement des réfugiés et lors des procédures de demande d'asile et cela n'est pas toujours assuré aux frontières de l'UE".
Mme Merkel s'est par ailleurs réjouie, au lendemain du sommet, du lancement en novembre de "hotspots", ces centres d'enregistrements de migrants en Grèce et en Italie notamment, où la majorité arrivent, pour différencier réfugiés des migrants économiques.
Elle a aussi relevé que l'UE avait avancé à Bruxelles sur le traitement des causes de la crise des réfugiés et souligné que des discussions auront aussi lieu à New York en marge de l'Assemblée générale de l'ONU en fin de semaine.
"Ce qui peut être fait à l'échelle globale fera l'objet de discussions dans les jours à venir à New York", a-t-elle dit.
La guerre en Syrie et les conditions de vie dans les camps de réfugiés dans les pays voisins sont au coeur des causes de la fuite de centaines de milliers de personnes vers l'Europe.
Mme Merkel avait dès lors jugé nécessaire mercredi soir à Bruxelles que le président Bachar al-Assad, paria en Occident, soit impliqué dans des négociations.
Vos commentaires