"Entre 15.000 à 17.000 réfugiés" se pressent actuellement à Lesbos, ce qui représente environ un cinquième de la population totale de cette île grecque, où la situation est "au bord de l'explosion", a indiqué lundi le ministre grec à la Politique migratoire, Iannis Mouzalas.
"La situation est réellement au bord de l'explosion sur l'île" de 85.000 habitants, devenue une des premières étapes du périple européen des dizaines de milliers de réfugiés et migrants fuyant les conflits et la pauvreté au Moyen-Orient et en Afrique, a affirmé le ministre, s'exprimant sur la radio To Vima.
Les autorités grecques, qui ont pris dimanche une série de mesures d'urgence pour accélérer le transfert des déplacés vers Athènes et faciliter leur prise en charge, comptent sur une amélioration de la situation cette semaine, a-t-il affirmé.
La tension est encore montée d'un cran dimanche: deux habitants de 17 ans ont été arrêtés pour avoir jeté deux cocktails Molotov contre des familles syriennes campant dans des parcs, tandis que les forces antiémeutes ont dispersé à la matraque une foule de migrants attendant d'être enregistrés pour mettre fin à des heurts entre Syriens, traités en priorité, et Afghans.
Pour soulager Mytilène, le chef lieu de l'île, où affluent les exilés pour embarquer vers Athènes tant à bord des ferries que de bateaux spécialement affrétés, les autorités ont commencé à aménager un second port de transit, à Sigri, au nord-ouest de l'île, a annoncé le ministre.
Au fur et à mesure de leur enregistrement, les déplacés pourront par ailleurs monter à bord des navires leur étant réservés, et y être hébergés jusqu'au départ pour Athènes, au lieu d'être livrés à la rue comme actuellement, a-t-il expliqué.
M. Mouzalas avait déjà annoncé dimanche sur l'île l'envoi de 60 policiers pour accélérer les procédures d'enregistrement des exilés, préalable à leur embarquement pour Athènes d'où ils espèrent rejoindre l'Europe occidentale. Les retards pris dans cette procédure ont contribué à engorger l'île ces derniers jours, tandis que l'impatience des migrants était décuplée par l'ouverture provisoire des frontières allemandes.
Le ministre a aussi mis l'armée à contribution pour la fourniture de nourriture et l'aménagement de sites d'accueil.
Quelque 15.000 réfugiés et migrants ont déjà été acheminés à Athènes depuis Lesbos et d'autres îles de la région depuis le début de la semaine dernière, dont 2.500 ont débarqué lundi matin.
Mais les arrivées ne tarissent pas: au total, 2.600 réfugiés et migrants ont été recueillis en mer par les garde-côtes grecs entre vendredi et lundi matin, selon la police portuaire, un décompte qui n'inclut pas ceux qui réussissent à gagner seuls les îles grecques d’Égée orientale au départ des côtes turques toutes proches.
La Grèce a enregistré depuis janvier 230.000 entrées par mer.
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