Le président portugais Marcelo Rebelo de Sousa a reconduit mardi le socialiste Antonio Costa au poste de Premier ministre après sa victoire aux élections législatives de dimanche, et l'a chargé de former un nouveau gouvernement.
"La question la plus importante est celle de la stabilité" du futur exécutif, a déclaré M. Costa à l'issue d'une rencontre avec le chef de l'Etat.
"C'est ce que souhaitent les Portugais et c'est très important pour le développement du pays et sa crédibilité internationale", a ajouté le Premier ministre arrivé au pouvoir en 2015 à la faveur d'une alliance parlementaire avec la gauche radicale.
Selon des résultats quasi complets, le Parti socialiste a gagné les élections avec 36,65% des suffrages et au moins 106 sièges, contre 86 lors des précédentes législatives, mais n'aura pas la majorité absolue dans l'assemblée de 230 sièges.
M. Costa, 58 ans, doit donc chercher des appuis au sein d'un parlement toujours dominé par les partis de gauche.
Dès dimanche soir, l'ancien maire de Lisbonne avait dit vouloir "renouveler" l'arrangement à trois scellé il y a quatre ans avec le Bloc de gauche, qui a conservé ses 19 élus, et la coalition communistes-verts, qui a reculé à 12 députés.
Dans ce nouveau rapport de forces, un seul de ces alliés lui suffirait pour atteindre la majorité de 116 sièges.
La dirigeante du Bloc de gauche Catarina Martins a réaffirmé mardi sa disponibilité pour "négocier des mesures à inclure dans le programme du gouvernement" et qui auraient pour horizon les quatre ans de législature.
"Le PS peut également former un gouvernement minoritaire pour après négocier au cas par cas, budget après budget", a-t-elle ajouté.
Le Parti communiste a de son côté laissé entendre qu'il préfèrerait apprécier les propositions des socialistes "au cas par cas".
S'il n'obtient le soutien formel d'aucun de ses deux anciens partenaires pour garantir la stabilité du futur gouvernement, M. Costa pourrait même se contenter de la seule abstention du reste de la gauche, car son groupe parlementaire est plus important que l'ensemble de la droite.
"C'est un facteur de stabilité important", a reconnu M. Costa tout en confirmant qu'il entamera mercredi des discussions avec ses anciens partenaires, mais aussi avec le parti animaliste PAN, passé de un à quatre sièges, et une petite formation de la gauche libertaire entrée au parlement avec une élue.
Les résultats complets du scrutin seront connus dans les prochains jours, avec l'attribution des quatre sièges désignés par les circonscriptions de l'étranger.
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