Hier soir dans Le Petit Journal sur Canal+, le journaliste Azzedine Ahmed-Chaouch a révélé plusieurs détails sur Reda Kriket, cet homme interpellé jeudi dernier en France et soupçonné d’avoir préparé de nouveaux attentats. Ce mercredi, il a été inculpé pour association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste criminelle.
De sources proches de l’enquête, il apparait que l'ex-braqueur français avait rejoint les rangs de l'organisation terroriste Etat islamique (EI) en Syrie entre septembre 2014 et avril 2015. Il y a reçu le nom de Reda "Al Moujahid", qui signifie "le combattant/le guerrier".
Ce mercredi, des sources proches de l'enquête indiquent à l'AFP que Reda Kriket a notamment été mis en examen pour association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste criminelle, ont indiqué les sources, qui n'ont pas précisé les autres chefs de mise en examen.
Un arsenal pire que celui des attentats de Paris
Dans son appartement, les enquêteurs ont retrouvé un arsenal impressionnant : 5 kalachnikovs et 8 chargeurs, 1 fusil mitrailleur, 7 armes de poing, de nombreuses munitions de divers calibres, 6 fioles de glycérine/acide, 2 bidons de 10l et 15l d’acide, 1,3 kg d’explosif industriel, un Tupperware contenant 105g de TATP et un détonateur prêt à l’emploi.
"Un commando aurait déjà été constitué"
"Les enquêteurs décrivent un vrai laboratoire de terroriste. Des explosifs utilisables immédiatement, puisque les policiers ont mis la main sur des têtes de guirlandes destinées à être utilisées comme détonateurs. L’arsenal est plus important que celui de Paris car le matériel aurait permis de faire sauter plusieurs bombes et plus de 6 ceintures de kamikaze. Un commando aurait déjà été constitué puisque 5 passeports volés ont été retrouvés", a expliqué le journaliste.
La France, la Belgique, les Pays-Bas et l'Allemagne visés
Selon ses sources, la cellule de Reda Kriket avait prévu des attentats en France et en Belgique, mais aussi aux Pays-Bas et en Allemagne. Reda Kriket avait d’ailleurs déjà séjourné chez nous, à Bruxelles, où l’enquête progresse. Le weekend dernier, deux Algériens ont été arrêtés à Bruxelles dans le cadre de cette enquête sur ce projet d’attentat déjoué en France. Abderrahmane Ameroud, 38 ans, interpellé à un arrêt de tram à Schaerbeek, et Rabah M., 34 ans, appréhendé à Saint-Gilles, une autre commune bruxelloise, sont soupçonnés de faire partie du réseau de Kriket. Les deux hommes ont été inculpés le week-end dernier pour "participation aux activités d'un groupe terroriste". Ils resteront en détention provisoire au moins jusqu’au 7 avril, date à laquelle leur audience devant la Chambre du conseil de la cour d'appel de Bruxelles aura lieu.
Des ramifications à Rotterdam
Côté néerlandais, l’enquête progresse aussi. La police a mené cette nuit une nouvelle opération policière à Rotterdam, où quatre personnes soupçonnées de préparer un attentat avec Kriket avaient été arrêtées dimanche. Cette opération n’a cette fois-ci mené à aucune interpellation et aucun explosif ou arme n’a été retrouvé. Dimanche, un Français âgé de 32 ans, identifié par les médias néerlandais comme Anis B., a été arrêté avec trois autres personnes à la demande de Paris. Selon le parquet néerlandais, Anis B. est "impliqué dans une organisation criminelle liée à un projet terroriste". Il est entre autres soupçonné d'avoir été mandaté par l'organisation terroriste Etat islamique pour commettre un attentat en France avec Reda Kriket.
Anis B. a comparu mardi lors d'une audience à Amsterdam et s'est opposé à son extradition demandée par Paris. La justice a désormais 90 jours pour examiner la demande de la France. Une décision doit être prise ce mercredi sur une inculpation éventuelle des trois hommes arrêtés en sa compagnie dimanche soir, a également affirmé le parquet, qui a assuré à la télévision néerlandaise NOS qu'il ne devrait plus y avoir de perquisitions dans le cadre de cette enquête.
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