Les opérations de secours se poursuivent pour tenter de retrouver des survivants après le tremblement de terre qui a fait 250 morts, dont au moins huit étrangers, dans plusieurs villages du centre de l'Italie.
Selon la Protection civile italienne, 365 blessés ont été hospitalisés.
Mais plus de 48 heures après le drame dans cette zone montagneuse, relativement peu peuplée, où au moins trois villages ont en partie été détruits, le mystère reste en revanche presque total sur le nombre exact de disparus. La population de ces villages pittoresques et touristiques triplent ou quadruplent l'été, rendant difficile l'évaluation du nombre de personnes présentes sur les lieux au moment du drame.
Le maire d'Arquata del Tronto, Aleandro Petrucci, a d'ailleurs lancé un appel à tous les rescapés ayant quitté son village, l'un des plus touchés, afin de faciliter un décompte des éventuels disparus.
Les Italiens s'interrogeaient sur les raisons d'un bilan humain aussi lourd.
En 2009, le tremblement de terre à L'Aquila, non loin de la zone du séisme de mercredi, avait fait plus de 300 morts. Mais il s'agissait alors d'une ville de plusieurs dizaines de milliers d'habitants.
Les Italiens ont été particulièrement choqués par le cas de l'école d'Amatrice, rénovée en 2012 pour s'adapter aux normes anti-sismiques et réduite à l'état de décombres mercredi. Une enquête a été ouverte par le procureur de Rieti, ville proche du lieu du séisme, pour évaluer d'éventuelles malversations à Amatrice et dans les villages concernés.
Se disant conscient de ces interrogations, le président du Conseil italien Matteo Renzi a annoncé jeudi soir le lancement du plan "Casa Italia" (la maison Italie), destiné à faire de la prévention le point central de l'action de son gouvernement en la matière.
"L'Italie doit avoir une vision qui ne se limite pas à la gestion des situations d'urgence", a-t-il expliqué devant la presse à l'issue d'un conseil des ministres.
M. Renzi a souligné qu'en matière de protection anti-sismique, l'Italie, qui possède le plus de monuments inscrits au patrimoine mondial de l'Unesco, n'avait pas tâche facile.
On ne peut pas "raser" tous les centres historiques dans la péninsule, a-t-il dit, reconnaissant toutefois que les technologies modernes pouvaient en améliorer la protection.
Le séisme de mercredi a endommagé ou détruit 293 bâtiments ayant une valeur culturelle, selon le ministre de la Culture Dario Franceschini.
Le gouvernement a également proclamé jeudi soir l'état d'urgence dans les régions touchées, et débloqué une première enveloppe de 50 millions d'euros.
- 'Assurer un logement' -
Il a également réaffirmé la priorité donné à la mise à disposition d'un "endroit pour dormir" à ceux qui ont tout perdu dans cette catastrophe, l'une des plus graves de ces dernières années en Italie.
Jeudi après-midi une nouvelle secousse, plus forte que les autres, a semé un moment l'angoisse, achevé surtout de détruire quelques maisons et soulevé la poussière dans les décombres du centre historique d'Amatrice.
Mais en dépit de dizaines de répliques, dont la plupart n'éveillent même plus la peur, des habitants tentent de récupérer une partie de leurs biens.
"La priorité maintenant est d'assurer un logement pour toutes les personnes sans abri, nous montons des villages de tentes dans toutes les localités touchées", a assuré à l'AFP Luigi D'Angelo, responsable local de la protection civile, qui coordonne les opérations de secours.
Des milliers de bénévoles et professionnels ont continué jeudi à chercher dans les décombres une trace de vie. "Nous espérons toujours trouver des survivants, nous travaillons jusqu'au bout pour ça", a expliqué M. D'Angelo. Le dernier survivant du tremblement de terre de L'Aquila avait été sauvé 72 heures après la catastrophe, a rappelé un responsable des pompiers.
La protection civile a précisé jeudi qu'un total de 215 personnes avaient été sauvées depuis mercredi 03H36 (01H36 GMT), heure de la secousse meurtrière, mais sans toutefois donner de détails sur les circonstances de ces opérations.
Au moins huit étrangers figurent parmi les 250 morts recensés, selon la presse ou les autorités des pays concernés: trois Britanniques, deux Roumains, une Espagnole, un Canadien et une Salvadorienne.
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