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"Je vais tous vous tuer": les anciens camarades d'école du tueur de Munich dévoilent les côtés sombres de sa personnalité

"Je vais tous vous tuer": les anciens camarades d'école du tueur de Munich dévoilent les côtés sombres de sa personnalité
 
 

Le Germano-Iranien de 18 ans qui a tué neuf personnes à Munich ce vendredi a prémédité son coup et piégé ses victimes sur Facebook. Moins de 48h après la tuerie, le profil de l'auteur de 18 ans, David. A. Sonboly, se dessine peu à peu. Alors que des voisins le décrivent comme "gentil et serviable", d'anciens camarades de classe qui l'ont côtoyé dévoilent les côtés sombres de sa personnalité.

Un jeune homme serviable et sans histoires, réservé et fan de jeux vidéo de guerre: pour ses voisins, encore sous le choc, rien ne pouvait laisser présager l'acte fou du tireur qui a assassiné neuf personnes à Munich. David Ali Sonboly, un jeune Germano-Iranien de 18 ans vivait avec sa famille dans un immeuble de logements sociaux moderne et discret, au coeur d'un quartier (Maxvorstadt) plutôt aisé de la capitale bavaroise, non loin du centre. A l'entrée du bâtiment, coincé entre une concession de voitures de luxe Mazerati et une boutique de robes de mariée, au 69 de la Dachauer Strasse, Delfye Dalbi cherche en vain le moindre indice d'une faille chez son jeune voisin.


"Gentil, serviable"

"Je ne l'ai jamais vu en colère, je n'ai jamais entendu de problème avec la police ou avec les voisins", raconte cette mère de famille d'origine macédonienne qui habite au premier étage de la résidence. L'auteur de la tuerie vivait avec ses parents et son jeune frère dans un trois-pièces du cinquième étage et avait fréquenté l'école du quartier, précise-t-elle. "Il était très gentil, serviable. Il riait comme toute personne normale (...) Quelque chose s'est passé dans sa tête", ne peut-elle que lâcher.

Les deux parents sont iraniens, selon le voisinage, le père chauffeur de taxi, la mère ancienne employée de la chaîne de grands magasins Karstadt. "Je suis vraiment désolée pour la famille, même pour ce garçon (...) Les gens disent que c'est parce qu'il est musulman, ça n'a rien à voir avec la religion musulmane", insiste Delfye Dalbi. Une autre voisine confirme : la famille n'était pas "spécialement religieuse".


"Je vais tous vous tuer"

De son côté, le journal Bild émet l'hypothèse qu'il pourrait s'en être pris à dessein à de jeunes étrangers et croit savoir qu'il était maltraité notamment par des Turcs dans son école. Thomas de Maizière, le ministre allemand de l'Intérieur, a confirmé qu'Ali David Sonboly a été victime de "harcèlement" de la part d'autres "jeunes de son âge". Une de ses camarades de classe a indiqué à la chaîne de télévision britannique ITV, qu'il était souvent seul et peu apprécié dans l'école. "Je l'ai vu hier et il avait l'air préoccupé, il était bizarre et ne m'a pas regardé alors que d'habitude il dit bonjour", a-t-elle dit.

Une jeune fille vivant dans le même quartier que David Sonboly, Safete, témoigne pour des médias étrangers. Elle dit l'avoir vu avec "le diable dans ses yeux" la veille de la tuerie. "Il était timide, il n'avait qu'une poignée d'amis, mais il était souvent martyrisé. Il s'est retrouvé dans une bagarre récemment et il a menacé de les tuer", dévoile la jeune fille. "Il a prédit ce qu'il allait faire. Il a dit qu'il voulait perpétrer un massacre, il a dit 'je vais tous vous tuer'", précise-t-elle. "Il a dit qu'il leur ferait mal, qu'il les tuerait", conclut Safete.

Hussein Al-Hashimi, un ancien camarade d'école de Sonboly âgé de 19 ans, relaie les confidences d'une autre étudiante: "Une fois, je lui ai dit quelque chose qu'il a considéré comme insultant. Il a menacé de me tuer. Je me suis excusée et c'était OK. Je n'aurais jamais pensé qu'il le ferait vraiment", lui a raconté l'étudiante après la tuerie.


"Je ne veux pas vous parler"

"C'est étrange, mais il ne parlait jamais avec nous", note un voisin de David Sonboly, qui jouait en revanche régulièrement au ballon avec son jeune frère dans un parc du quartier. L'auteur de la tuerie souffrait en fait d'une "forme de dépression", a annoncé samedi le procureur de Munich, décrivant l'acte classique d'un "forcené", sans lien avec le groupe Etat islamique (EI). Dans une vidéo amateur filmée au moment de la fusillade, il s'écrie en réponse à un riverain qui le traite de métèque: "Je suis Allemand, je suis né ici" puis, comme en forme excuse, "J'étais en traitement hospitalier".

Selon une source policière citée par l'agence DPA, il était un fan de jeux vidéos de guerre et, plus symptômatique, un admirateur d'un jeune Allemand de 17 ans qui avait perpétré un massacre dans son école près de Stuttgart en 2009. Beaucoup se souviennent l'avoir vu distribuer des journaux gratuits, qu'il transportait derrière lui dans un chariot. "J'en ai retrouvé une fois dans la poubelle et lui ai dit 'ne les jette pas si tu dois les distribuer!'", raconte Stephan, le serveur du "Treemans", un café branché installé au rez-de-chaussée de l'immeuble. Selon lui également, "tout dans son langage corporel était synonyme de 'Je ne veux pas vous parler' ".

"Il n'était pas comme les jeunes de son âge, branchés, foufous, avec des coupes de cheveux à la mode. Il avait l'air plus calme. C'était un garçon timide", dit-il. Comme la plupart des résidents de l'immeuble, d'origine étrangère, le jeune homme passait devant le café sans s'arrêter. "Je lui disais 'hello'. Il répondait 'hello' mais ici c'est un coffeeshop américain, ce n'est pas le genre d'endroit où il venait".

Tout autour, les contrastes ne manquent pas avec ces vies de migrants. Des immeubles haut-de-gamme ont poussé ici et là, avec balcons fleuris et meubles de jardin coquets. Dans la vitrine Mazerati, une décapotable affiche son prix sans complexe : 177.289 euros". Et sur le modèle d'à côté, une pancarte annonce fièrement : "VENDU".


 

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