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Suspension de Platini : la justice européenne doit se prononcer à son tour

Suspension de Platini : la justice européenne doit se prononcer à son tour
Michel Platini, à Nice, le 22 novembre 2019VALERY HACHE
 
 

Michel Platini joue les prolongations: après la justice interne de la Fifa, le Tribunal arbitral du sport et le Tribunal fédéral suisse, c'est maintenant au tour de la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) de se prononcer jeudi sur la suspension de l'ancien patron de l'UEFA.

L'ancien maître à jouer des Bleus, aujourd'hui âgé de 64 ans, avait été suspendu fin 2015 de toute activité liée au football pour un paiement controversé de 2 millions de francs suisses (1,8 million d'euros), reçu de l'ex-président de la Fifa, Sepp Blatter, lui aussi suspendu.

Michel Platini avait reçu en 2011 cette somme pour des activités de conseiller exercées de 1998 à 2002. Problème, il n'y a jamais eu de contrat écrit et ce versement tardif n'avait fait l'objet que d'un accord oral avec Sepp Blatter.

Sa suspension a pris fin le 7 octobre dernier mais le triple Ballon d'or n'a jamais digéré sa mise au ban et veut être réhabilité.

L'affaire avait brusquement interrompu l'ascension de l'ancien sélectionneur des Bleus fin 2015, alors qu'il rêvait de prendre la présidence de la Fifa quelques mois plus tard. Déjà à la tête de l'instance européenne (UEFA), il avait été condamné dans un premier temps à une suspension de 8 ans de toute activité liée au football par la justice interne de la Fifa.

Cette suspension, qui l'a empêché de briguer la succession de Blatter à la Fédération internationale, a ensuite été réduite à 6 ans en appel, puis à 4 ans par le Tribunal arbitral du sport (TAS), la plus haute juridiction sportive, basée à Lausanne.

L'ancien capitaine des Bleus avait encore contesté cette décision devant le Tribunal fédéral suisse. Mais celui-ci avait confirmé en juillet 2017 sa suspension pour quatre ans.

- Saga judiciaire -

Devant la CEDH, qui siège à Strasbourg, Michel Platini a invoqué la violation de trois articles de la Convention européenne des droits de l'Homme, estimant en premier lieu que les procédures disciplinaires devant la Fifa et le TAS ne lui avaient pas permis de bénéficier d'un procès équitable (article 6).

Invoquant l'article 7 (pas de peine sans loi), il se plaignait que les textes en vigueur au moment des faits, de 2007 à 2011, n'avaient pas été appliqués.

Quant à sa suspension, elle était contraire selon lui à la liberté d'exercer une activité professionnelle. Michel Platini invoquait ici une violation de l'article 8 (droit au respect de la vie privée et familiale).

"Comment peuvent-ils empêcher quelqu'un de travailler dans le football ?", s'était-il interrogé l'an passé dans le quotidien Le Monde.

Si l'arrêt de la CEDH devrait constituer la dernière décision de justice sur sa suspension, la saga judiciaire autour de ce dossier est loin d'être terminée.

L'ancien stratège des Bleus, qui envisage un retour dans le football, a demandé en novembre dernier à l'UEFA le versement de plusieurs millions d'euros d'arriérés de salaires. Une procédure qui pourrait se terminer devant les prud'hommes.

Et de son côté, la Fifa a également saisi un tribunal civil de Lausanne pour récupérer les 2 millions de francs suisses versés "de façon indue" par Blatter à Platini.


 

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