"Je m'appelle Gaetano et je suis un journaliste coincé dans la zone rouge en Italie du nord", nous a signalé Gaetano Josè Gasparini via notre bouton orange Alertez-nous. Il vit dans la ville de Plaisance (Piacenza) à une dizaine de kilomètres de la zone rouge. "Il y a des villages au nord de Piacenza qui sont totalement bouclés par des barrages des forces de l'ordre, de militaires. Personne ne rentre, personne ne sort", situe-t-il.
Sa famille se trouve à 15 kilomètres plus au nord, dans le village de Casalpusterlengo où le second décès lié au Coronavirus en Italie a été signalé le 22 février. "Je ne peux pas rejoindre ma fille et mon épouse. Je ne peux pas les voir au moins pendant 15 jours. On communique par téléphone, par skype. On se parle tous les jours au maximum". Une situation difficile que Gaetano tente de relativiser : "Il faut essayer de tolérer, de vivre de manière stoïque, on n'a pas le choix."
Gaetano s'attend à être en quarantaine
Selon l'adjoint régionale à la Santé Giulio Gallera, il est "de plus en plus clair" que les cas de contamination sont tous liés à un homme de 38 ans, "le patient 1", hospitalisé en soins intensifs depuis mercredi à Codogno, à une quinzaine de kilomètres d'où se trouve Gaetano. Il se prépare alors à l'éventualité d'être placé en quarantaine à son tour.
"On est en situation de semi-quarantaine, décrit-il. On ressent une certaine angoisse mais c'est une angoisse contrôlée. Les rues sont désertes, les écoles, les universités, les crèches, toutes les activités commerciales sont fermées. On s'attend d'ici à 48 heures à ce que les mesures extrêmes qui ont été prises en Lombardie soient étendues aussi dans notre territoire".
Premiers cas mortels européens
La soudaine flambée depuis vendredi des cas de nouveau coronavirus, passés de 6 à 219 en quatre jours, fait de l'Italie le pays le plus touché en Europe et le troisième dans le monde après la Corée du Sud et la Chine.
Le premier décès d'un Italien (et premier d'un Européen) avait été annoncé vendredi dans un village près de Padoue en Vénétie. L'Italie a depuis multiplié les mesures de précaution, dont la mise en semi-confinement des quelque 52.000 habitants d'une dizaine de villes du Nord: les lieux publics y sont fermés, sauf quelques magasins de première nécessité et les pharmacies de garde.
Même si la zone de Lodi est le point de démarrage, on ne sait pas auprès de qui le patient numéro 1, cadre de la multinationale Unilever, a contracté la maladie. Il pourrait avoir été infecté, selon les médias, par un ami avec lequel il a dîné plusieurs fois au restaurant, rentré de Chine en janvier.
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