Le sort du petit Julen continue de tenir toute l'Espagne en haleine ce jeudi, les secours tentant par tous les moyens de retrouver ce garçonnet de deux ans coincé depuis quatre jours dans un puits très étroit et profond. Mais comme on l'imagine, creuser des tunnels artificiels pour y faire passer des sauveteurs n'est pas une mince affaire...
Les recherches vont reprendre ce jeudi matin, quatre jours après la disparition du petit Julen, deux ans, tombé dans un puits désaffecté.
Hélas, l'espoir de le retrouver vivant s'amenuise d'heure en heure, et mercredi soir, des "difficultés techniques" ont entraîné la suspension des travaux de construction des tunnels. D'après La Vanguardia, les trous creusés actuellement pourraient provoquer l'effondrement du puits originel dans lequel est tombé le petit garçon.
Les experts ont expliqué à ce média espagnol qu'en temps normal, il faudrait "plus d'un mois" pour creuser de tels tunnels de secours.
D'après un média local, Diario Sur, la feuille de route des équipes de secours a dû être modifiée hier soir: la priorité absolue est maintenant de faire un puits vertical parallèle à celui de 25 centimètres de diamètre dans lequel se trouve l'enfant.
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Des cheveux retrouvés
Mercredi, les autorités ont identifié des cheveux de l'enfant, retrouvés dans ce puits de 25 centimètres de diamètre et environ 100 mètres de profondeur.
"On a trouvé un peu de cheveux et les tests ADN réalisés par la Garde civile, certifient qu'ils appartiennent à l'enfant", a expliqué sur la Cadena SER le préfet d'Andalousie, Alfonso Rodriguez Gomez.
Ces cheveux sont la première preuve irréfutable du fait que Julen s'y trouve. Jusqu'ici, le seul indice était un sachet de friandises retrouvé dans le puits.
Hélas, malgré les efforts déployés, toujours aucune localisation précise du petit garçon jeudi matin.
Aucune preuve qu'il soit vivant
Selon sa famille, il jouait dimanche sur un terrain de Totalan, village proche de Malaga, dans le sud du pays, tandis que ses parents déjeunaient près de là, quand il est tombé dans ce puits non signalisé.
Les autorités n'ont pour l'heure aucune preuve que l'enfant est vivant. "Il y a un espoir de vie mais il diminue à chaque minute qui passe", avait souligné mardi Miguel Angel Escaño, le maire de Totalan.
Les parents de l'enfant se sentent "morts, mais avec l'espoir d'avoir un ange qui nous aide à le sortir vivant", a déclaré à la presse son père, José.
"On dirait que ça dure depuis des mois", a-t-il dit, très ému.
Une équipe de psychologues assiste les parents, qui "sont brisés", déclarait lundi sur la radio publique RNE Elena Trigo, porte-parole des services d'urgence d'Andalousie.
Les dernières images des travaux de recherches (mercredi soir) :
Terrain 'complexe'
L'opération est inédite en Espagne par sa difficulté, selon les autorités.
Julen pourrait être coincé au-dessous d'un amas de pierre, à 71 mètres de profondeur, que les secours ont tenté d'évacuer par un procédé d'aspiration, a expliqué à la presse Angel Vidal, ingénieur impliqué dans l'opération.
Pour retrouver l'enfant, les autorités ont décidé de creuser deux tunnels, l'un parallèle au puits et un autre en direction oblique à travers la montagne pour tenter d'atteindre l'endroit où Julen pourrait se trouver.
Le puits, creusé à l'origine pour trouver de l'eau et abandonné par la suite, devra d'abord être protégé par la mise en place d'un tube avant d'entamer le forage de la galerie verticale.
"Nous travaillons avec une topographie (...) très complexe", a déclaré Angel Vidal, sans donner d'estimation sur la durée des travaux pour ne pas "donner de faux espoirs".
Parmi les neuf entreprises participant aux recherches se trouve Stockholm Precision Tools AB, compagnie suédoise qui avait contribué en 2010 au sauvetage de 33 mineurs chiliens au bout de 69 jours sous terre.
Les secours ont déjà tenté d'introduire des caméras dans le puits à la recherche de signes de vie de Julen, sans succès.
Cette course contre la montre rappelle d'autres cas: celui d'Alfredo Rampi, un enfant italien retrouvé mort dans un puits près de Rome en 1981, ou de Jessica McClure, fillette de 18 mois retrouvée vivante en octobre 1987 après 57 heures au fond d'un puits de neuf mètres de profondeur.
Une soixantaine d'entreprises ont proposé leurs services aux autorités, et un conseil dirigé par des ingénieurs est chargé de déterminer quelles technologies sont les plus utiles, a précisé Jesus Esteban, chef de la Garde civile dans la province de Malaga.
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