Une petite centaine de sportifs, dont le triple champion olympique français Tony Estanguet ou les champions britanniques Paula Radcliffe et Christopher Froome, ont signé une tribune en faveur de la paix, en réponse à l'invasion russe de l'Ukraine.
Sous l'égide de l'association "Peace and Sport" placé sous le haut patronage d'Albert II de Monaco, ces champions olympiques et mondiaux estiment qu'il "existe une communauté mondiale de la paix par le sport qui partage les mêmes valeurs et qui croit à l'efficacité de la +soft diplomacy+. Et qui exerce une influence croissante sur la vie des sociétés."
"Cette communauté mondiale de la paix par le sport peut et doit jouer un rôle utile dans la crise actuelle, en prenant des initiatives concrètes. Sans attendre. Et en s'appuyant notamment sur les champions, exceptionnels prescripteurs d'opinions", écrivent-ils dans cette tribune diffusée par l'association.
Et de rappeler : "il y a à peine quelques jours, qui paraissent aujourd'hui si loin, un petit geste de fraternité sportive a marqué la cérémonie de remise des médailles de l'épreuve de saut à ski acrobatique des JO de Pékin : l'Ukrainien Oleksandr Abramenko, après avoir décroché la première médaille de son pays, a longuement pris dans ses bras son concurrent, Ilia Burov, représentant de l'équipe du Comité olympique de la Russie (ROC)".
"Mobilisation du sport"
Parmi les signataires figurent aussi le footballeur ivoirien Didier Drogba, la basketteuse française Emilie Gomis, l'australienne Jessica Fox quadruple médaillée olympique de canoé kayak, ou encore l'ancien athlète français Stéphane Diagana.
Le CIO a décidé le 28 février de bannir les sportifs russes du sport mondial, tournant le dos à la neutralité qu'il observe habituellement. La plupart des fédérations internationales ont emboîté le pas, notamment la Fifa en excluant l'équipe de Russie du prochain mondial de foot.
Interrogée vendredi sur la position des fédérations internationales, la présidente du Comité olympique français (CNOSF) Brigitte Henriques a répondu : "vous savez qu'il y a en ce moment beaucoup de discussions avec les fédérations internationales." "Il y a un lobbying très important pour que tout le monde s'aligne sur cette position" (du CIO d'exclure les Russes des compétitions), a-t-elle dit.
"On a tendance à dire que le sport est apolitique, mais là ce n'est pas de la politique, c'est lié à une guerre, à des vies humaines, donc on a changé de registre, a-t-elle dit. C'est la première fois qu'il y a une telle mobilisation du sport dans le cadre de la diplomatie."
Vos commentaires