Le procès d'un Belge et de sa compagne pour double infanticide s'est ouvert lundi à Valence, en Espagne, rapportent l'agence de presse nationale Efe et les médias locaux. L'audience a débuté par la désignation des neuf membres effectifs du jury et de deux suppléants. Ils auront pour tâche de juger la responsabilité de ces parents dans la mort de leurs deux enfants, la nuit du 13 au 14 mars 2019 à Godella.
Le couple est accusé d'avoir tué ses deux enfants, âgés de 3 ans et demi pour l'aîné et 5 mois pour la cadette, lors d'un bain rituel destiné à les "purifier". Selon l'accusation, les parents ont baigné les enfants dans la piscine de la maison qu'ils occupaient illégalement dans cette localité de l'est de l'Espagne, avant de leur assener "un grand nombre de coups violents, principalement à la tête, à l'aide d'un objet contondant ou contre le sol". Ils ont ensuite enterré les corps sur le terrain entourant l'habitation. "Au moment des faits, la femme souffrait de schizophrénie de type paranoïde" annihilant "la base psychobiologique de son intelligence et de sa volonté", d'après le procureur.
La mère de 25 ans n'est dès lors pas poursuivie par la justice mais son internement dans un centre psychiatrique a été requis. Le père de 27 ans a, lui, été jugé responsable de ses actes par des experts psychiatriques, précise le journal local Levante-EMV. Tous deux ont agi "de commun accord, en agissant et en laissant agir l'autre", selon le ministère public. La grand-mère maternelle des enfants avait alerté les services sociaux et la police sur l'état de santé mentale de sa fille et les croyances mystiques de son gendre mais cela n'a pas permis d'éviter ce double infanticide.
Selon le parquet, le couple se croyait persécuté par une secte, après avoir reçu un avis d'expulsion en début d'année et du fait des visites fréquentes de la grand-mère maternelle, inquiète pour ses petits-enfants. Les parents ont alors estimé que la seule manière de mettre fin à ce "harcèlement" était d'"envoyer les enfants dans l'au-delà pour qu'ils puissent se réincarner" ailleurs. Le ministère public estime que c'est le père qui est à l'origine de ces idées mystiques, ensuite faites siennes par la mère à force de répétition.
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