(Belga) Cinq personnes travaillant dans la Cité du Vatican, dont le N°2 de l'autorité anti-blanchiment et un prélat au coeur du gouvernement, ont été suspendues suite à une enquête sur des opérations financières suspectes, selon un document publié par le magazine L'Espresso.
Le Vatican, qui n'a pas immédiatement commenté l'information, avait toutefois annoncé mardi la saisie de "documents et appareils électroniques" dans des bureaux de la secrétairerie d'Etat (gouvernement) et de l'Autorité d'information financière (gendarme financier). L'Espresso publie mercredi en ligne une circulaire de la gendarmerie vaticane, datée du 2 octobre, avec les photos et titres des cinq personnes "suspendues par précaution" de leurs fonctions, envoyée à tous les employés et tous les gardes suisses surveillant les portes de la Cité du Vatican. La note indique que les cinq personnes pourront seulement encore accéder à des services de soins et que l'un d'eux pourra continuer à vivre dans la même résidence hôtelière que le pape François. Celui-ci, Mgr Mauro Carlino, dirige depuis deux mois le bureau d'information et de documentation de la Secrétairerie d'Etat, l'organe de gouvernance de l'Eglise catholique qui travaille étroitement avec le pape. Selon l'avis de la gendarmerie, est également suspendu Tommaso Di Ruzza, directeur de l'Autorité d'information financière (AIF). Il s'agit d'une autorité indépendante anti-blanchiment qui s'est employée notamment à éliminer les opérations opaques de la banque du pape (IOR), éclaboussée dans le passé par les scandales. Les trois autres personnes suspendues travaillent dans l'administration de la Secrétairerie d'Etat, notamment dans la gestion des investissements financiers du Vatican. Toujours selon L'Espresso, l'enquête en cours porterait sur "des opérations immobilières à l'étranger", en particulier à Londres, avec la participation de sociétés britanniques. Le journal affirme aussi que les enquêteurs seraient en train d'analyser des mouvements financiers de comptes sur lesquels circulent les dons des fidèles fait à l'Eglise (comme le Denier de Saint-Pierre). Les saisies effectuées mardi faisaient suite à des signalements au début de l'été sur des "opérations financières faites dans le passé", avait indiqué le Saint-Siège. Elles ont été ordonnées par le procureur du tribunal du Vatican Gian Piero Milan et son adjoint Alessandro Diddi. Les signalements avaient été transmis à la justice par la banque du Vatican et le Bureau du réviseur général (chargé de l'audit comptable et financier des comptes du Vatican), avait aussi stipulé mardi le Vatican. (Belga)
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