François Hollande a jugé vendredi que le Brexit avait découragé les "nationalistes de tout poil", affirmant qu'il n'y en avait "plus un" qui demandait la sortie de l'Union européenne (UE), en marge d'une visite dans un lycée à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais). Des propos tenus alors que l'UE vient d'accorder au Royaume-Uni un report du Brexit.
"S'il y avait un exemple à donner de ce que signifie sortir de l'Union européenne, c'est un mauvais exemple, parce qu'on voit bien toutes les conséquences d'une sortie", a affirmé l'ancien président de la République à la presse après un échange sur l'Europe avec les élèves du lycée Darchicourt.
C'est sans doute ce que les Britanniques nous ont apportés de mieux
Avec le Brexit, outre-Manche, "on ne pourra pas circuler de la même manière, on ne pourra pas commercer de la même manière, pour l'Irlande, ce sera une difficulté supplémentaire, la classe politique s'est divisée", a-t-il listé.
"Ce que je constate, c'est que les extrémistes, les nationalistes de tout poil, aujourd'hui, il n'y en a plus un qui demande la sortie de l'Union européenne" et "il n'y en a même pas un qui demande la sortie de la zone euro", a-t-il ajouté.
"C'est sans doute ce que les Britanniques nous ont apportés de mieux pour la construction de l'Europe depuis des années!", a estimé l'ex-chef de l'Etat.
Marine Le Pen ne voulait pas de l'ex-président dans la commune
Marine Le Pen s'était opposée, au nom de la "neutralité politique", à sa venue dans ce lycée d'Hénin-Beaumont, commune tenue par le Rassemblement national (RN, ex-Front national). "Je ne m'interdis d'aller nulle part (...) Si j'avais à juger ce que je dois faire en fonction de l'étiquette politique du maire ou du député, je ne serais pas dans une situation conforme à mes valeurs", a répliqué M. Hollande. "Ce qui compte, c'est de pouvoir transmettre à des élèves (...) des expériences que seul un ancien président peut leur offrir (...) Le reste n'est que polémique", a-t-il jugé.
Le maire RN de la ville Steeve Briois, a dénoncé cette initiative qui était "en fait un meeting socialiste sous prétexte de conférence sur les institutions européennes". Dans un communiqué, il a jugé "scandaleux, à deux mois d'une échéance électorale, que des lycéens soient pris en otage par des idéologues à des fins totalement partisanes".
Le prédécesseur d'Emmanuel Macron a débuté une tournée des lycées en février pour parler d'Europe avec les élèves.
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