A Gray, le pavillon du couple Daval est toujours sous scellés. "Avant on ne connaissait pas où était situé Gray, maintenant on le sait", lâche une commerçante du centre-ville. "Mais au final, ce sont deux familles en souffrance. C'est un fait divers terrible...".
Il y a près d'un an, Jonathann Daval, se disant rongé par l'inquiétude, signalait à la gendarmerie la disparition de sa femme Alexia, 29 ans, partie faire du jogging. Mais un an plus tard, l'informaticien de 34 ans est plus que jamais le suspect numéro un du meurtre de sa femme qu'il a avoué avant de se rétracter et d'accuser son beau-frère.
Jeudi, la mère d'Alexia a publié une lettre ouverte à sa fille défunte. Un cri de douleur qui s'adresse aussi à Jonathann, le "monstre" qu'elle exhorte à "assumer ses actes". "Il y a un an, un monstre s’est arrogé le droit de t’enlever la vie sous des coups effroyables, de t’étrangler, de te brûler. On ne ferait même pas ces monstruosités à un animal. Quelle rage, quelle férocité pour agir de telle sorte. Pense-t-il aujourd’hui à tout ce qu’il t’a fait subir ? A-t-il des remords ? Est-ce qu’il t’a aimée un jour pour en arriver à de telles extrémités ? (…) Nous a-t-il aimés un jour, nous qui l’avions accueilli comme un fils ?", écrit-elle dans une lettre envoyée au Parisien.
Avant d'ajouter: "Je ne suis que souffrance. Je n’arrête pas de pleurer. On ne peut l’exprimer davantage. L’absence de toi est une injustice sans nom. La douleur me ronge de l’intérieur, sans cesse. Pas une seconde de répit, tellement il m’est insupportable d’être séparée de toi. Tu me manques".
Une demande de mise en liberté rejetée
La demande de mise en liberté de Jonathann Daval, principal suspect du meurtre de son épouse Alexia il y a un an et emprisonné depuis la fin janvier, avait été rejetée le 15 octobre dernier. "Le premier motif de rejet est la nécessité de conserver les preuves ou indices matériels", avait indiqué le magistrat, relevant que "l'on en est à la quatrième version fournie par Monsieur Daval sur les faits". "Il s'agit aussi de protéger le mis en examen en raison du retentissement médiatique national de ce dossier qui fait qu'il ne peut être en sécurité nulle part", avait-il ajouté.
Selon le magistrat, "même dans l'hypothèse d'un placement sous contrôle judiciaire dans un lieu isolé, il y aurait un fort risque que l'adresse soit connue et il n'y a donc pas de possibilité d'assurer sa sécurité en dehors de la maison d'arrêt" de Dijon où il est détenu. Le rejet vise également à "garantir le maintien à disposition de la justice de Monsieur Daval puisqu'il encourt une peine de réclusion criminelle à perpétuité".
Une mise en liberté serait aussi "de nature à créer un trouble exceptionnel et persistant à l'ordre public en raison de la nature des faits et du comportement de Monsieur Daval", a encore fait valoir le procureur de la République de Besançon.
Vos commentaires