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"J'ai vu des gens à terre, qui se barricadaient avec ce qu'ils pouvaient": des témoins racontent la fusillade de Strasbourg

"J'ai vu des gens à terre, qui se barricadaient avec ce qu'ils pouvaient": des témoins racontent la fusillade de Strasbourg
 
 

Les rues de la capitale alsacienne étaient bondées en cette période de fête: le marché de Noël est toujours très fréquenté. C'est l'un des plus connus. C'est au moment où les chalets étaient en train de fermer qu'un homme a ouvert le feu. Plusieurs témoins permettent de retracer le fil de la soirée qui a fait des morts et de nombreux blessés.

Une fusillade a fait deux morts, un blessé en état de mort cérébarale et 12 blessés dont six graves, mardi soir sur le Marché de Noël de Strasbourg. Les forces de l'ordre sont toujours à la recherche du tireur qui a pris la fuite.

Retour sur le fil de cette soirée cauchemardesque pour les habitants.

Le tireur a visé des passants, au hasard. Il commence son massacre à quelques pas de la Cathédrale de Strasbourg, et se faufile ensuite dans les petites ruelles de la ville. Il rejoint le Grand Sapin de Noël: là encore, il ouvre le feu, comme l'explique ce témoin. "J'étais à l'arrêt dans la Grand Rue, et j'ai entendu d'abord plusieurs coups de feu. Je me suis dit que c'était des pétards, ou qu'on était en train d'attaquer un magasin. J'ai vu plein de gens courir, affolés. Ils disaient que ça tirait juste à côté, alors j'ai pris la fuite et je me suis caché dans un restaurant, rue Gutenberg".

L'individu poursuit sa route, et abat froidement un homme qui attend avec sa famille devant un restaurant. "Dans la foulée, on a éteint les lumières, et on a empêché les clients d'être trop près des fenêtres. On a fait descendre tout le monde à la cave", explique une personne travaillant dans l'établissement.

Après les restaurants, le tireur prend pour cible un bar qui attire quelques jeunes habitués. "On est vite sorti pour voir ce qu'il se passait, et en face j'ai vu les gens à terre, qui se barricadaient avec ce qu'ils pouvaient. Le mec qui s'occupait du bar ce soir-là nous a dit de passer par derrière, et de se sécuriser. On est monté le plus haut possible, on a frappé aux portes, on est resté trois heures barricadés au 3e étage d'un immeuble, chez une famille qui nous a agréablement accueillis".


"J'ai compris qu'il y avait quelque chose de pas normal"

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Emmanuel Foulon, un porte-parole au Parlement européen, était dans le centre-ville lorsque les premiers tirs ont été changés. Il nous décrit le fil des événements. "On est cachés dans un restaurant à Strasbourg, on entend des coups de feu. On a appris via le service de sécurité du Parlement européen que des coups de feu avaient été tirés et qu'il y avait plusieurs personnes au sol. Les gendarmes ont donné ordre de fermer les rideaux. Il y a eu un vent de panique, les gens étaient à quatre pattes partout. Maintenant, tout le monde est caché dans les différents restaurants. La zone est fermée. Ils recherchent le tireur qui est en fuite", explique-t-il.


"J'ai entendu des bruits sourds, j'ai vu des impacts sur le mur devant moi"

Maurice, un Strasbourgeois, nous explique avoir soudainement entendu des bruits sourds alors qu'il se trouvait dans la rue. "J'allais à la salle de sport, j'ai entendu des bruits sourds. J'ai vu des impacts sur le mur devant moi. J'ai compris que ce n'était pas des pétards. J'ai compris qu'il y avait quelque chose de pas normal, je suis rentré chez moi. On a fait monter des personnes dans l'immeuble où j'habite", nous confie-t-il.


"Je me baladais sur le marché de Noël (...) Sur mon chemin, j'ai malheureusement vu une victime au sol"

Laurence se trouvait sur le marché de Noël lorsque les premiers tirs ont été échangés. Elle raconte avoir soudainement fui pour se mettre à l'abri. "Je me baladais sur le marché de Noël, des gens m'ont dit de me mettre à l'abri. J'ai vu des policiers, avec armes de poing qui pourchassaient quelqu'un. Sur mon chemin, j'ai malheureusement vu une victime au sol qui baignait dans son sang", nous raconte-t-elle. Avant d'ajouter: "Nous sommes, sur ordre de police, confinés à l'arrière d'un restaurant dans le noir. Pour l'instant, on doit y rester jusqu'à nouvel ordre. Les gens sont assez calmes étant donné les circonstances". 


La marché de Noël sera fermé ce jeudi

Le marché de Noël de Strasbourg restera fermé jeudi, au surlendemain de l'attaque, a annoncé mercredi la ville dans un communiqué. "Les animations et événements prévus sur l'espace public, places et parcs sur le territoire de Strasbourg, sont annulés ainsi que les différents marchés d'approvisionnement", a-t-elle ajouté.

En revanche, "l'ensemble des équipements culturels et sportifs de la ville rouvriront normalement" jeudi, tout comme "les écoles maternelles et primaires, les accueils de loisirs et les structures de petite enfance", a précisé la ville de Strasbourg.

"Pour demain, Monsieur le préfet (du Bas-Rhin Jean-Luc Marx) me dit que les conditions de sécurité ne sont pas réunies, notamment parce que ce terroriste n'a pas été mis hors d'état de nuire", a dit le maire de Strasbourg Roland Ries sur BFMTV. Le préfet, a-t-il enchaîné, "souhaite qu'on garde le marché fermé encore 24 heures de plus". "Je souhaite qu'il rouvre dès que les conditions seront réunies, comme c'était prévu au départ", a-t-il insisté.


 

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