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"La rosace est sauvée": les premières images de l'intérieur de Notre-Dame le jour d'après

"La rosace est sauvée": les premières images de l'intérieur de Notre-Dame le jour d'après
© Twitter Bouge ton église
 
Notre-Dame
 

Mardi matin, a l'étonnement de badauds se promenant dans le centre de Paris, le sinistre de Notre-Dame de Paris est relativement peu visible de l'extérieur. La grande rosace en vitraux de la façade sud, côté Seine, est intacte. Mais une porte béante laisse entrevoir un amas de décombres noircis, poutres de la charpente effondrée.

Une photo publiée sur Twitter par "Bouge ton Eglise (le compte de l’agenda catholique en France et en Europe), et relayée par Le Point dévoile l'intérieur de la cathédrale ce mardi matin. On voit ce qu'il reste de Notre-Dame. A première vue, l'imposante rosace n'a pas été endommagée.

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Le grand orgue sauvé mais "en danger" 

De son côté, le grand orgue de la cathédrale "n'a pas été brûlé" dans l'incendie qui a ravagé l'édifice, mais sa structure pourrait souffrir de dégâts infligés par le sinistre, selon l'un des trois organistes titulaires de la cathédrale. L'instrument, rénové au fil des siècles mais dont l'essentiel de la structure date du début du 15ème siècle, "est en partie préservé, mais il est recouvert par des gravats, de la poussière et de l'eau", a affirmé Philippe Lefèvre, qui joue depuis 35 ans à Notre-Dame de Paris.

"Dans les mois qui viennent, tout cela va sécher et risque de provoquer des problèmes de structure", s'est ému ce septuagénaire interrogé à Montréal, le village de l'Aude (sud-ouest de la France) où il réside quand il n'est pas à Paris. "Nous espérons que cela va rester stable, et que dès que possible il sera mis à l'abri", a-t-il ajouté, relevant que l'instrument était l'un des plus gros d'Europe. "Le petit orgue, qui se trouvait sous la flèche, a été endommagé" par le feu, a-t-il en revanche précisé.


"Une partie de la voûte s'est effondrée"

Les vues aériennes relayées dans les médias français permettent quant à elles de se rendre compte de l'ampleur des dégâts. Comme le rappellent les pompiers de Paris, "l'ensemble de la toiture est sinistrée, l'ensemble de la charpente est détruite, une partie de la voûte s'est effondrée" et la flèche qui surplombait ce joyau gothique du haut de ses 93 mètres n'existe plus, effondrée en début de soirée sous les yeux de la foule sidérée, ni les vitraux centenaires."Des vitraux explosés", "un trou au-dessus du chœur" créé par la flèche qui chutait: Philippe Marsset, le vicaire général de l'archidiocèse de Paris, faisait le même constat mardi matin.

© Belga

Il était parmi les premiers à entrer dans la cathédrale après l'incendie, et évoque l'impression "d'un bombardement" à l'intérieur de ce bâtiment historique qui attire chaque année des millions de visiteurs.

"Cela fait 850 ans que cette église est construite, elle a résisté aux guerres, elle a résisté aux bombardements, elle a résisté à tout", se désole ce religieux ordonné prêtre dans cette cathédrale il y a 31 ans.

En pénétrant en pleine nuit, à peine l'incendie maîtrisé mais alors que des foyers brûlent encore, "on a l'impression d'être devant un bombardement", explique-t-il. "D'abord tout est noir et il y avait dans le fond, la grande croix jaune qui était illuminée par des flammes. C'était impressionnant!", décrit celui qui a veillé toute la nuit "au chevet de Notre-Dame qui pleure". "Sur la droite de cette croix, il y a Notre-Dame des piliers, une statue de Marie (...) elle est debout, vous avez la croix et notre Dame, là, au coeur de Notre-Dame", raconte-t-il.

 
© Belga

Et au milieu de tout ça, un objet incongru: "Un robot lançait de l'eau". Et des "flammèches provoquées par le plomb fondu qui tombaient du toit". "Toute la nuit, j'ai vu défiler des hommes avec des larmes dans les yeux. J'ai employé cette image: c'est un chaos mais il ne faut pas que ça nous laisse K.O".


 
© Belga

C'est pourtant bien le mot d'"enfer" qui lui vient quand il évoque le moment où l'incendie a éclaté peu de temps après la fin de la messe. "C'est pas Notre-Dame des catholiques, c'est Notre-Dame de France, c'est Notre-Dame du monde: l'église brûle et le monde entier se met à pleurer".

Les pompiers, des héros

Pour le vicaire général, "ça n'est pas une petite église qui est abîmée, c'est le symbole de l'histoire de France et de Paris": "Cette église est tellement symbolique, c'est à partir de Notre-Dame que l'on compte les kilomètres, c'est l'Ile de la Cité, c'est le nombril de Paris". "On est tous sidérés, c'est plus que miraculeux, c'est héroïque parce que miraculeux, ça veut dire que c'est une intervention divine", estime-t-il, ajoutant que les pompiers "sont des héros".

En cette semaine sainte, juste avant Pâques qui célèbre la passion du Christ pour les chrétiens, "des choses étaient prévues mercredi, jeudi, vendredi", détaille-t-il, sans aucune idée de la suite. "On ne sait pas encore où faire ça. C'est comme si on avait touché à notre maman". Un peu déboussolé, l'homme désigne la cathédrale: "Mon lit est là. Ce matin, je suis au chevet de Notre-Dame qui pleure".


 

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