Le frère d’Ariane a vécu l’attentat de Nice en direct jeudi soir. Il se trouvait sur la Promenade des Anglais et venait d’assister au feu d’artifice. Il a écrit à sa sœur pour la rassurer et lui raconter ce qu’il a vécu.
Le frère d’Ariane, une internaute belge qui nous a contactés via notre bouton orange Alertez-nous, était à Nice lors de l’attentat qui a coûté la vie à 84 personnes jeudi soir. Il assistait, comme beaucoup d’autres, au feu d’artifice du 14 juillet depuis la Promenade des Anglais. Il a vécu l’horreur en direct et l’a racontée dans un message qu’il lui a envoyé pour la rassurer. "Après avoir dormi 2 heures à peine, nous nous sommes réveillés ce midi de notre longue nuit cauchemardesque. Nous étions sur les lieux au moment des faits et les coups de feu en rafale pour abattre le chauffeur du camion dans sa folle course ont été tirés à quelques mètres de nous."
"On avait très peur d'attraper une balle ou de nous faire écraser par la foule comme les victimes du Heysel"
Le Belge qui se souvient encore du drame du Heysel le compare à ce qui s’est produit jeudi. "Des cris d'horreur et des mouvements de foule en panique nous ont directement fait comprendre qu'il s'agissait d'un attentat terroriste. C'était le sauve qui peut général, on avait très peur d'attraper une balle ou de nous faire écraser par la foule comme les victimes du Heysel car on était serrés comme sardines."
"Des gens en panique se sont jetés dans le vide et ont été blessées et tuées dans leur chute"
Comme d’autres, le frère d’Ariane s’est réfugié sur la plage en sautant par-dessus le parapet. "Pour essayer d'échapper au massacre nous avons sauté sur la plage de galets qui se trouve en contrebas de 3 mètres en nous faisant glisser sur une bâche qui se trouvait par chance derrière un des 4 podiums où se déroulaient des concerts. De braves types en bas depuis la plage nous ont aussi aidés à descendre. Des gens en panique se sont jetés dans le vide et ont été blessées et tuées dans leur chute. Pensant être tirés d'affaire dans notre fuite sur la plage au milieu des transats qui rappelait une plage de l'horreur en Tunisie, nous avons dû rebrousser chemin par un nouveau mouvement de panique face à nous."
"On se demandait si on ne s'était pas engouffrés dans un piège à rats"
Avec d’autres rescapés, ils se sont réfugiés dans un bar, mais il n’a pu s’empêcher de penser aux derniers attentats de Paris et de craindre le pire. "Nous avons alors pu nous réfugier pendant 2 heures juste en-dessous de la promenade enfermés dans un sporting club bar restaurant qui nous rappelait l'horreur du Bataclan. On se demandait si on ne s'était pas engouffrés dans un piège à rats, après les consignes on a couru comme des lapins dans le palace West-End en face sur la promenade de la mort sans savoir exactement tout ce qui s'y passait. Les rumeurs les plus folles circulaient, les gens étaient terriblement choqués. Vers 3 heures on nous a dit qu'on pouvait repartir après qu'un périmètre de sécurité avait été installé. Comme la voiture est garée sur la promenade des anglais qui reste fermée jusqu'à nouvel ordre, nous n'avons pas pu la reprendre et sommes donc rentrés à pied dans la nuit dans des rues désertiques."
"Depuis hier soir on se dit qu'on l'a encore échappé belle"
Le frère d’Ariane et son amie vont mettre du temps à se remettre de cette attaque. "Elisa choquée a eu des crises d'angoisses et depuis hier soir on se dit qu'on l'a encore échappé belle car c'est maintenant la deuxième fois en 10 ans que nous vivons ce genre de scène terrifiante. Dans les minutes qui ont précédé le drame et vu que c'était noir de monde je ne devais certainement pas être le seul à penser que malgré la présence des forces de l'ordre une attaque terroriste pouvait se produire. Pour tous ces pourris c'était une perche tendue, un cadeau rêvé, un moment idéal dans un lieu idéal. Tous ces drames ne sont malheureusement qu'un triste début", a-t-il écrit à sa sœur.
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